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FFS - Aggravation de la division, échec du comité ad hoc… : Trois membres du présidium démissionnent

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Englué dans une crise sans précédent, le FFS vient d’en connaître un nouvel épisode avec l’annonce, jeudi, de la démission de trois membres de son présidium.

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Mohand-Amokrane Chérifi, Sofiane Chioukh et Brahim Meziani, artisans de la commission ad hoc censée ressouder les rangs du parti, ont annoncé, dans un communiqué diffusé avant-hier, leur démission. Ils justifient leur acte par la nécessité d’aller vers un congrès extraordinaire, mettant en avant l’article 48 des statuts du parti : «Les trois membres de l’IP engagent leurs démissions respectives pour convoquer un Congrès National Extraordinaire au mois d’avril 2020, conformément à l’article 48 des statuts, sur la base de la composante définie par l’Article 34 des statuts. Avec pour ordre du jour unique : L’élection d’une nouvelle Instance Présidentielle», expliquent-ils. Lassés par l’échec non déclaré de la commission ad hoc dans la tentative de réunification des rangs du parti, les trois démissionnaires n’avaient, dans leur portefeuille, d’autres solutions pour éviter au parti la défragmentation totale que de se retirer du présidium et provoquer ainsi un congrès devant élire une nouvelle instance présidentielle : «Pour retrouver dans l’immédiat la stabilité et l’unité du parti garanties par l’IP, seule l’élection d’une nouvelle Instance Présidentielle permettra d’y parvenir, car la voie utilisant les structurelles actuelles pour organiser un Conseil National puis un Congrès National ordinaire est longue et ne réunit pas les conditions de sa réussite, en l’absence d’un large consensus», ont-ils argumenté. Un aveu à peine voilé de l’échec des tentatives de rassembler les clans belligérants au sein du parti, dont la majorité des cadres et militants ne reconnaissent pas la légitimité de la commission ad hoc, accusée, à juste titre, d’être l’émanation du clan d’Ali Laskri.

Face à l’urgence d’adopter une nouvelle stratégie, les trois démissionnaires appellent à l’accélération des procédures en vue de tenir le congrès extraordinaire, seul à même, selon leur déclaration, de recoller les morceaux. «La date du Congrès ainsi que ces démissions seront actées après aboutissement des démarches administratives relatives à la tenue du congrès dans les délais prévus. Le président de la CPCN est instruit d’installer la CPCN dans les plus brefs délais, afin de mettre en place les modalités d’organisation de ce Congrès selon les prérogatives qui lui sont dévolues par les statuts et le règlement intérieur du Parti», est-il écrit dans le communiqué publié, en outre, sur la page officielle du FFS sur le réseau social Facebook. Il faut dire que l’acte des trois démissionnaires du présidium du FFS était prévisible. L’avant dernier communiqué du parti, rendu public lundi dernier, laissait présager une action d’envergure qui se substituerait à l’échec de la mission de la commission ad hoc. «L’Instance Présidentielle a pris connaissance du rapport de synthèse que lui a transmis le comité ad hoc au terme de sa mission de préparation d’un Conseil National rassembleur conformément au communiqué du 11 août 2019 », est-il déclaré dans le communiqué de lundi dernier.

Et en des termes à peine voilés, le présidium encense la commission, dans un style qui cache mal les signes d’une mise en veilleuse de ce comité de réconciliation : «L’Instance Présidentielle exprime toute sa reconnaissance au Comité ad hoc pour son sens élevé des responsabilités et la rigueur qui ont animé ses travaux dans une démarche inclusive». «L’Instance Présidentielle constate que cette mission a permis de confirmer le souhait d’une large majorité des membres du Conseil National et de la base militante, de rassembler le parti en soulignant la nécessité et l’urgence de cette action», est-il encore mentionné, comme pour donner l’illusion d’une mission réussie alors que l’ensemble des rapports et communiqués rendus publics antérieurement à ce communiqué de lundi passé disaient le contraire. Et d’annoncer, par ailleurs, prendre les «décisions appropriées» : «L’Instance Présidentielle, après évaluation de ce rapport et concertation de ses membres, prendra prochainement les décisions appropriées pour mettre fin aux dysfonctionnements de notre parti et assurer le rassemblement de notre famille politique». Des décisions qui se sont révélées être cette démission «surprise» visant à sauver la face et, surtout, sauver un parti au bord de l’émiettement irréversible.

M. A. T.

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