Accueil Évènement Une commune en souffrance

Mâatkas : Une commune en souffrance

624
- PUBLICITÉ -

La commune de Mâatkas, à une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, est une municipalité en souffrance. Elle totalise plus de 32 000 habitants répartis sur plus de quarante villages et hameaux.

- PUBLICITÉ -

Une des plus grandes communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou, mais l’eau y est toujours rationnée, été comme hiver. Durant la saison des grandes chaleurs, certains villages ne reçoivent l’eau qu’à raison d’une ou deux fois par mois. Les actions de protestation se multiplient, les fermetures de routes, de l’agence ADE, des sièges de daïra et de l’APC sont monnaie courante. Le gaz naturel, l’autre commodité indispensable, n’est toujours pas généralisé. Berkouka, une localité qui compte plus de 12 hameaux, n’est toujours pas raccordée au réseau du gaz. La raison en est une farouche opposition de certains villageois au passage du gazoduc, ce qui pénalise plus de 12 000 foyers. À Tizi Lilane, c’est le même topo. Le réseau électrique n’est pas non plus généralisé puisque des centaines de foyers à travers plusieurs villages attendent cette énergie avec impatience. Le réseau routier est en état de dégradation avancé. Le chemin de wilaya N°147 est en piteux état. Par endroits, la route est si dégradée qu’il faut s’accrocher à la première vitesse. Les crevasses et l’asphalte qui part en lambeaux rendent la circulation périlleuse.

Les chemins communaux sont impraticables du fait des travaux de gaz, d’eau et d’assainissement. Les secteurs du sport, de la culture et de la jeunesse ne sont pas mieux lotis. 68 après l’indépendance, la commune ne dispose toujours pas d’un stade communal. Les clubs locaux évoluant en championnat de wilaya sont SDF. Le secteur de la santé est également en souffrance, puisque l’unique unité de santé, qui porte pompeusement le nom de polyclinique, n’est pas dotée de moyens humains et matériels pour mieux fonctionner, pire encore elle n’ouvre que de jour. L’EPH, inscrit à l’indicatif de la daïra depuis 2013, est toujours au stade de paperasse. À Mâatkas, il n’y a ni entreprise, ni usine ni encore moins une zone d’activité. Les milliers de jeunes diplômés de la commune sont en proie au chômage. «Notre commune a donné à la glorieuse révolution des centaines de martyrs, mais en retour, nous n’avons rien eu. Nous continuons de vivre dans la précarité», déplore un des habitants.

Hocine T

- PUBLICITÉ -