Une marée humaine à Béjaïa

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Dès la matinée d’hier, l’esplanade de la maison de la culture de Béjaïa a été envahie par des centaines de jeunes. Les lieux ont été embellis de pancartes et de banderoles sur lesquels ont été inscrites les revendications de la rue.

Des revendications toutefois actualisées suite aux dernières propositions du président de la République. Alors que quelques manifestants agitaient des drapeaux et filmaient leurs moindres gestes et faits, d’autre préparaient une pièce théâtrale en rapport avec les mots d’ordre de la manifestation, et dont le Président français était le personnage principal.

Pour un quatrième vendredi de mobilisation afin de réclamer «le départ de tous les caciques du régime» et dire «non au recyclage du système», les manifestants étaient, hier encore, plus nombreux à manifester dans les rues de Béjaïa.

Depuis la maison de la culture, point de départ de l’action, peu après 13h, aux cris de «système», «Lamamra», «Bedoui», «FLN, RND», lancés depuis la cabine d’un camion par l’un des organisateurs de la marche, les manifestants répondaient en chœur «dégage». Les rangs des manifestants grossissaient au fil des minutes pour devenir, en quelques minutes seulement, une véritable marée humaine. Alors que les premiers marcheurs commençaient à arpenter le boulevard Amirouche, les derniers arrivants étaient toujours immobilisés sur l’esplanade de la maison de la culture. Une foule immense, qui s’étire sur plusieurs kilomètres, formée par une population qui réclame mordicus «la chute du régime».

Parmi les manifestants, un policier en uniforme, juché sur le toit d’un camion et agitant une pancarte, captivait l’attention de tous les manifestants. À quelques mètres de là, des femmes et des hommes dans leurs robes noires ont suscité l’admiration chez les autres manifestants. Il s’agit de magistrats et d’avocats, qui ont tenu à réitérer leur engagement et leur adhésion aux revendications du peuple.

D’autres franges de la société étaient également parmi les manifestants, à l’image des blouses blanche et des handicapés. Ces derniers avaient déjà battu le pavé, avant-hier, pour dire «non au prolongement du mandat du Président» et réclamer «un profond changement». Des employés de Naftal, de l’OPGI, et de l’ADE de Béjaïa ont aussi organisé des marches au chef-lieu de wilaya dans la journée de jeudi dernier.

La manifestation d’hier était aussi bruyante de par le nombre important de motocyclistes qui y ont pris part. Comme les autres marches organisées dans les rues de Béjaïa depuis le 22 février dernier, celle d’hier s’est déroulée dans le calme. A signaler qu’aucun dispositif de sécurité n’a été déployé, ni sur l’itinéraire de la marche ni à proximité des bâtiments publics.

Tous pour la réussite de la manifestation

Un particulier, venu depuis la commune de Toudja, a mis à la disposition des manifestants deux citernes d’eau d’une capacité de 1 000 litres chacune. Dans le même registre, nombreux étaient les restaurateurs de la rue de la Liberté à avoir travaillé hier. Il en était de même pour les tenants des kiosques multiservices et autres magasins d’alimentation générale. Des initiatives saluées par les manifestants, d’autant qu’elles interviennent un vendredi, un jour où, habituellement, tous les commerçants baissent rideau.

Pour le transport jusqu’au chef-lieu de wilaya, quelques APC ont mis à la disposition des manifestants des bus du ramassage scolaire. C’est notamment le cas des APC de Chemini, Sidi Aïch et Tifra. Même les transporteurs assurant les dessertes entre le chef-lieu de wilaya et les autres communes ont repris du service hier. C’est dire le haut degré de maturité de toutes les franges de la société, mobilisées pour la réussite de cette manifestation et, du coup, faire aboutir les revendications de tout un peuple.

F. A. B.

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