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DRAÂ EL-MIZAN - Bidonville “de l'hôpital” : Une nuit apocalyptique

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Dans la nuit de mercredi à jeudi, après une journée caniculaire, des vents violents ont soufflé sur toute la région. En quelques minutes, des tourbillons de poussière se sont soulevés dans le ciel. Puis, sont survenues des coupures électriques avant que l’orage n’arrive.

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C’est au niveau du bidonville surplombant l’hôpital Krim Belkacem, à la périphérie de la ville, que le pire a été vécu. Au cours d’une virée sur les lieux, jeudi matin, des habitants racontent : «Nous avions subi une véritable fournaise. Je ne peux décrire ce que nous vivons. La température atteint les 50°, voire plus sous les tôles métalliques. L’air était irrespirable. Nous ne savons plus quand nous allons sortir de cet enfer. Il n’y a pas de damnés de la terre plus que nous. Les hivers et les étés se ressemblent. Mieux vaut mourir que de vivre ici», se lamente un homme d’un certain âge.

Et un autre d’enchainer : «Nous sommes tous sortis dehors de peur que les toitures et les gourbis nous tombent sur la tête. On voyait des plaques de zinc s’envoler sous l’effet du vent. De plus on était dans le noir, point d’électricité. Fort heureusement, il n’y a pas eu de victime. Les habitants de ces baraques de fortune interpellent, encore une fois, les autorités locales. «57 ans après l’indépendance, des familles entières vivent encore dans des conditions inhumaines. Après ce qu’on a vécu, mercredi soir, nous n’avons plus peur ni des serpents, ni des rats, ni des moustiques qui nous empoisonnent la vie. Nous sommes en danger de mort. A chaque petite brise, nous devons sortir dehors parce que nous appréhendons ce qui va arriver. En tout cas, nous dormons toujours la peur au ventre», explique un autre habitant de ce bidonville.

Il est à signaler que ces familles ont occupé les lieux, il y a près d’une vingtaine d’années. Pourtant, un projet de logements RHP (Résorption de l’habitat précaire) est lancé depuis plus de 6 ans, en face de ce bidonville où des appartements ont été promis à ces occupants. Malheureusement, ce programme n’avance pas. Il est à l’arrêt depuis des années. Ni les promesses du wali ni celles du directeur de l’OPGI et encore moins celles du directeur du logement n’ont été tenues…

Amar Ouramdane

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