Yennayer «haram» ? Vive «haram» alors !

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Par Sadek Aït Hamouda

Samedi d’aqeru, d’ixf ussegwas, c’est le début de l’année amazighe. Ça fait des siècles qu’on le célèbre dans toute l’étendue de l’Afrique du nord et aujourd’hui, comme par hasard, on nous dit que Yennayer est péché. Ceux qui annoncent cela sont soit anti-islam, soit ils ne redécouvrent l’islam farfelu que présentement.

La question qui se pose dès lors est celle qui s’est posée à l’avènement de cette religion : pourquoi n’était-il pas «haram» ? Tout simplement parce qu’à l’époque, personne ne s’occupait de personne et tous, solidairement, exercent un islam aux valeurs mesurées à l’aune de l’humanité et reconnaissant pour tout le monde quelles que soit leurs croyances et leur foi.

Récapitulons, Yennayer est une célébration qui nous appartient comme une aubaine et qui est, depuis peu, devenu une date officielle. Cette coutume, enracinée dans la culture amazighe dès les temps immémoriaux et rattachée au calendrier agraire, julien, demeure quoi qu’il en soit un élément identitaire des Amazighs là où ils se trouvent, de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud de Tamazgha, des Îles Canaries au désert de Siwa en Égypte. Yennayer est fêté partout avec le même engoulement, la même joie, le même rituel et les mêmes exultations. À chaque région sa façon de le célébrer, sa façon de l’accueillir.

Alimentairement, en Kabylie c’est le poulet, les légumes et de la viande séchée. Chez les Béni Snouss, dans la région de Tlemcen, en commence par «Ayrad», une sorte de carnaval ancestral passant, en procession de demeure en demeure, chantant, dansant et quémandant des dons d’aliments que les habitants leur tendent de bonne grâce par solidarité et par respect à Yennayer.

Les rituels sont un peu différents d’une région à une autre, la différence se trouve dans les aliments, dans la manière de le fêter, dans les cérémonies exécutées à cette occasion. Il n’en demeure pas moins que Yennayer, ixf ussagwas, le début de l’année amazighe, reste dans l’histoire, la culture et la tradition berbère une date repère marquant le premier jour du calendrier amazigh. La dimension identitaire est marquée par cette date qui enseigne l’alpha et l’oméga de l’histoire amazighe.

S. A. H.

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