Une passion algérienne

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Autour de la Révolution Algérienne, des hommes d’autres horizons, des compétences volontaires et des énergies solidaires s’étaient mobilisés pour faire aboutir les idéaux de justice, de liberté et de lutte contre l’oppression coloniale. Cette mobilisation et cette mise à disposition des énergies ont pris différentes formes d’expression : écrits journalistiques, aide financière ou matérielle, participation aux réseaux de renseignement ou lutte sur le front les armes à la main. Serge Michel fait partie de cette catégorie de militants se considérant citoyens du monde et tenant à joindre l’acte aux convictions révolutionnaires qui sont les leurs.

Né le 22 juillet 1922 à Paris, Serge Michel avait pour nom d’état civil Lucien Douchet, dit Lulu. En février 1943, celui qui se fera nommer plus tard Serge Michel fut embarqué sur le train à destination de Rostock par le Service du Travail Obligatoire (STO). Avant la fin de la guerre, Lulu parvint à fuir le camp de travail. Passant par Berlin qui subissait un déluge de bombes, il gagnera l’Italie où, « côtoyant dans un même élan la pègre et l’aristocratie », il affinera ses inclinations picturales au contact des paysages italiens. À la fin de la guerre, il retrouve Paris. Il assistera aux festivités débordantes marquant la libération de la capitale.

Par Amar Naït Messaoud

Les temps moroses de l’incertitude économique qui succèdent à la fin de la seconde Guerre mondiale poussent Serge à vivre de toutes sortes de petits trafics, incapable de toutes façons à se résoudre à la sédentarité et à la vie rangée. « Il a la dinguerie surréaliste, l’invention, le culot, l’intuition extravagante, qui séduisent tous ses interlocuteurs, du plus brillant au plus misérable. La vie ne l’intéresse que par sa dimension poétique et le quotidien n’a de sens que dans la démesure », écrit sa fille Marie-Joëlle Rupp dans le livre consacré à son père sous le titre : « Serge Michel. Un libertaire dans la décolonisation » (2007).

C’est au début des années cinquante que Serge Michel décide de se rendre en Algérie. Il aurait, selon une hypothèse de l’auteur du livre, fait de courts séjours dans cette colonie. Sans prétendre jouir d’une conscience politique très claire, il développe néanmoins une haine du colonialisme par sa « passion du juste et de l’illusion romantique ».

« Il éructe contre la civilisation occidentale, pointant les contradictions entre une Europe confortée par sa mission civilisatrice et les violences racistes de sa politique dans les colonies », écrit Marie-Joëlle. Pour quelqu’un qui cherche à connaître dans son exhaustivité les méfaits et les préjudices de ce que Lénine appelait le stade suprême du capitalisme, l’Algérie offrait l’image d’un laboratoire grandeur nature. La domination, les injustices et la discrimination ont atteint leur sommet avec une population de colons évaluée à un million de personnes qui avaient tous les droits et une population « indigène » de huit millions d’habitants taillable et corvéable à merci.

En matière de représentation politique, le premier Collège de l’Assemblée algérienne revenait aux Européens et Juifs (déclarés Français par le décret Crémieux) ; le deuxième Collège revenait aux Algériens autochtones. La valeur des bulletins de vote était exactement inversement proportionnelle à l’importance de ces communautés. Par un sens de l’ironie qui lui est propre, Serge Michel donne au héros de son livre « Nour le voilé » (1982) le nom de Troisième Collège.

Il laisse sa petite famille en France-sa femme ayant refusé de le suivre-, il dira, lorsqu’il prend contact avec la Casbah d’Alger : « Je ne parle pas arabe. C’est inutile, le film est sans parole ».

Dans le « laboratoire » Algérie

À Alger, il fait la connaissance de Kateb Yacine, Mustapha Kateb, Issiakhem, l’artiste Hadj Omar, le peintre pied-noir Sauveur Galliéro, Jean Sénac, et d’autres personnalités des arts et de la culture. L’avocat Ali Boumendjel le présente à Ferhat Abbas, président de l’UDMA. « Entre Ferhat Abbas et Michel se crée une sorte de relation tendrement filiale qui autorise ce dernier à appeler le futur président du GPRA « le Pépé », et celui-ci, à régler la casse dans les bars où son protégé se laisse aller à la provocation », révèle la fille de Serge Michel. En adhérant à la mouvance nationaliste modérée de Ferhat Abbas, Serge aidait ce dernier dans la rédaction de ses discours et collaborait au journal du Mouvement La République algérienne (caricatures, reportages et secrétariat de rédaction). Dans ce même journal, travaillaient les frères Boumendjel (Ahmed et Ali) et Ahmed Francis.

Après le déclenchement de l’insurrection en novembre 1954, Serge Michel travaillera pour le FLN. Il tiendra une imprimerie clandestine à Bab El Oued après la fermeture des journaux nationalistes. Marie-Joëlle cite un passage de “Nour le voilé” dans lequel Serge écrit : «Ce sera tout le pays qui sera touché, tous les Arabes, et non seulement ceux de Sétif ou de Guelma comme en 1945. Nous sommes déjà un peuple de suspects, nous allons devenir un peuple de coupables de non-dénonciation de malfaiteurs, avant de devenir un peuple tout court ».

En 1955, Serge Michel se déplace plusieurs fois en France. Il a été aperçu avec Omar Oussedik à Saint-Germain. Sa fille, Marie-Joëlle, auteur de sa biographie, le rencontre la même année pour la première fois à Cannes. C’est le seul souvenir qu’elle garde de lui avec, comme unique capital, une photo noir et blanc prise avec son père. De retour à Alger, Ahmed il sera prévenu par Ahmed Francis de sa future arrestation. Sur le bateau qui le ramènera en France, il sera arrêté par des CRS. Mais, avec la complicité d’un syndicaliste, il arrivera à s’échapper dès sa descente sur le quai. À Paris, Ahmed Boumendjel, responsable des contacts à la Fédération de France, le prend en charge en le cachant chez les Jeanson avant que ce qui sera appelé plus tard Réseau Jeanson ne soit créé. En 1956, il se rend en Suisse pour y imprimer un ensemble de publications de propagande du FLN, en particulier Résistance algérienne, un journal que Boudiaf a lancé à Tétouan. Serge se présente à ses interlocuteurs suisses sous le pseudonyme de docteur Xavier.

Après La bataille d’Alger, au début de 1957, Serge Michel gagne la Tunisie. Il a accompli sa mission de publiciste pour le compte du mouvement insurrectionnel. À Tunis, il continue à se mettre au service de la cause algérienne et rencontre un grand nombre de responsables du FLN et des révolutionnaires à l’image de Franz Fanon. Il animera l’émission de radio La Voix de l’Algérie et travaillera pour El Moudjahid dont la rédaction a été transférée de Tétouan vers Tunis. Le journal était dirigé par Abane Ramdane. Serge se mettra aussi au cinéma. Avec René Vautier et Djamal Chandarli, se sont les premiers pas du cinéma algérien qui se dessinaient ainsi à Tunis. Pierre Clément, arrivé à Tunis en 1957, en même temps que Vautier pour filmer la Tunisie indépendante, sera approché et intégré par Serge Michel dans le cinéma FLN sur instruction de Abane Ramdane. C’est Pierre Clément qui tournera Le Bombardement de Sakiet Sidi Youcef, Réfugiés algériens, L’ALN au combat et L’Algérie en flammes. La commission Cinéma du GPRA est créée par M’hamad Yazid et comprenait, entre autres, Mahieddine Sadek Moussaoui (un des fondateurs de l’APS, mort le 13 avril 2007), Djamal Chandarli, Pierre et Claudine Chaulet, Rachid Aït Idir et Serge Michel.

Lakhdar Hamina, étudiant le cinéma à Prague, collabore avec l’équipe pendant ses vacances à Tunis.

De Tunis à Brazzaville

Pendant son séjour en Tunisie, Serge Michel s’est complètement mis à la disposition de la Révolution qu’il a fini par connaître de l’intérieur. Considéré comme base arrière du FLN, la Tunisie sera le théâtre d’expression de conflits latents ou ouverts entre les dirigeants de la Révolution algérienne. L’auteur de la biographie de Serge Michel cite, entre autres, l’épisode de la condamnation à mort d’Ahmed Mahsas par le FLN en juin 1957 pour avoir tenté de prendre le pouvoir à la place des éléments issus du Congrès de la Soummam. Le complot fut avorté par Ouamrane. Mahsas finira par s’évader en Allemagne avec la complicité des services de sécurité tunisiens.

« Si son militantisme s’exerce dans la pratique de la propagande comme chroniqueur de la Révolution, il se nourrit ou plutôt s’abreuve abondamment, dans les bistrots du quartier de la Marine, de discussions passionnées sur l’avenir de l’Algérie avec son ami Kateb Yacine. Les débats se poursuivent tard dans la nuit, au dernier bar ouvert de l’avenue Bourguiba, où les rejoignent Harikass, l’ami d’enfance de Yacine, et le poète Jean Sénac ».

A Tunis, il fera connaissance du leader congolais Patrice Lumumba. Serge deviendra en 1960 le conseiller en communication du Premier ministre de la nouvelle république du Congo Brazzaville.

En août 1960, Serge Michel rencontre ses anciens compagnons algériens Omar Oussedik et M’hamed Yazid ainsi que Frantz Fanon lors de la Conférence panafricaine de Léopoldville. La question algérienne, inscrite sur l’agenda de l’ONU, était prévue aux débats en décembre. Les événements se précipitèrent au Congo. Les troupes de l’ONU entrent au Katanga et Lumumba rompt ses relations avec cette institution pour se tourner vers l’URSS. Une opposition active fut fomentée par les États-Unis contre lui. Pendant ces moments troubles, Serge Michel était traité par les Occidentaux de communiste de «déviationniste de gauche marqué par la fin du surréalisme», de conspirateur-né, d’anarchiste. Le climat politique s’envenime un peu plus chaque jour jusqu’à ce que le président Kasavubu destitue Lumumba. Ce dernier décide à son tour de “limoger’’ le président. Le 14 septembre, le colonel Mobutu destitue tout le monde par le moyen d’un coup d’État militaire. Lumumba et Serge Michel entrent dans la clandestinité. Serge se réfugie dans l’ambassade de Guinée avant de passer à l’ambassade de Tunisie. Le 17 janvier 1961, Lumumba sera assassiné. L’aventure congolaise étant terminée, Serge Michel retrouvera ses amis algériens à Tunis. Il rendra compte à Ferhat Abbas de sa mission et lui fait part de son amertume devant l’attitudes des pays frères à l’égard de son ami, l’ancien chef du gouvernement congolais. Il sera chargé, par la suite, par le GPRA de participer à la fondation de la première agence de presse algérienne, l’APS. Il le fera en compagnie de Mahieddine Moussaoui et de Mohamed Zitouni. Ce dernier en sera le premier directeur. L’initiative revient à M’hamed Yazid et requiert l’assistance de CTK, l’agence de presse Tchécoslovaque. L’APS est lancée officiellement à Tunis le 1er décembre 1961.

Il place le drapeau algérien sur le siège du Gouvernement général à Alger

Serge entre à Alger avec le GPRA le 4 juillet 1962. Il assistera, joyeux, enthousiaste et éberlué à toutes les manifestations de joie des populations suite aux résultats du référendum du 3 juillet consacrant l’indépendance de l’Algérie. Il sera chargé de récupérer le bâtiment du Gouvernement général à Alger. Il enlève le drapeau français et le remplace par le drapeau algérien. Il répétera le même geste au siège de l’imprimerie de L’Écho d’Alger, siège de l’État-major de l’armée française.

Pour fonder le premier journal de l’Algérie indépendante, Salah Louanchi charge Serge Michel de mettre en place l’équipe rédactionnelle. Au 20, rue de la Liberté, Serge convoque Djamal Amrani et Mohand Lounis pour travailler au journal Ech-Chaâb (Le Peuple). Le 19 septembre 1962, le numéro zéro sort des anciennes rotatives de L’Écho d’Alger, alors que l’historique El Moudjahid avait une périodicité hebdomadaire. Pour pourvoir aux besoins de la jeune presse de l’Indépendance, Serge organise des stages pour les journalistes. Parmi ces stagiaires, certains noms, comme Kamal Belkacem et Bachir Rezzoug, vont briller quelques années plus tard et constitueront à leur tour une école. En 1964, il crée le premier quotidien du soir, Alger ce soir, un journal « qui donnait plus volontiers la parole aux dockers qu’à leur ministre ». L’édition du 27 décembre 1964 comportait une interview avec Che Guevara venu à Alger visiter la Mecque des révolutionnaires. Le Che «a été excédé par les aspirations petites-bourgeoises de la plupart de ceux qu’il avait rencontrés. Mais ce qu’il ne leur pardonnait pas, c’était leur arrogance, qu’il attribuait à un grave manque de culture», témoignera plus tard Serge Michel. L’organisation internationale des journalistes décerne, le 30 avril 1964, le grand Prix international des journalistes conjointement à Serge Michel et Mohamed Boudia.

Pour la réalisation de La Bataille d’Alger, Serge Michel jouera un rôle important en mettant en contact Yacef Saâdi, auteur du livre qui porte ce titre, et Gillo Pontecorvo. Le film aura un succès retentissant qui ne se démentira jamais des décennies durant et il reçut le Lion d’or au Festival de Venise en septembre 1966. En prévision du coup d’État du 19 juin 1965, au sujet du quel des informations anticipées ont couru, Serge se décharge de toutes les responsabilités dans la presse et rejoint la Compagnie d’électricité pour laquelle il travaillera comme attaché de presse. Il activera dans Casbah-Film et fera la connaissance des grands noms du cinéma des années 1970 (Rossellini, Visconti, Monicelli, Losey, Nicolas Ray). Lors du tournage du film L’Étranger, tiré de l’oeuvre d’Albert Camus et coproduit par Casbah-Film, Serge aidera Visconti dans les repérages en l’emmenant sur les lieux qui ont servi de cadre au roman : Belcourt, Tipaza, et Hadjout (ex-Marengo) où il lui présente une amie de la mère de Camus.

On retrouvera Serge Michel derrière un grand nombre d’oeuvres culturelles, particulièrement cinématographiques, au cours des années 70. On le verra particulièrement acharné à l’œuvre lors du Festival Panafricain de 1969. Mohamed Seddik Benyahia, ministre de l’Information et de la Culture, et Mahieddine Moussaoui, organisateur du Festival, trouveront en Serge Michel un véritable manager du fait de sa connaissance des peuples, des ethnies et des responsables africains. Il joua un rôle vital dans le succès de cette manifestation continentale.

Du Festival panafricain à « SOS Labès »

Sentant, dans un climat politique de dictature et d’arrogance, l’étau se resserrer autour des saines énergies et des porteurs de libertés, Serge Michel prend option pour l’Italie. Là, il avait déjà tissé sa toile d’amitiés à la faveur de sa collaboration avec Casbah-Films et l’ONCIC. Il s’installe dans les studios du fils de Rossellini vers où il dirigeait les films algériens pour les finitions. Ahmed Rachedi, Djamal Chanderli et Lakhdar Hamina trouveront de ce fait à Rome une excellente terre d’accueil. Serge y reçut aussi Mohamed Boudia, son ancien confrère d’Alger ce soir, qui a essayé vainement de l’intégrer dans les rangs de gauchistes travaillant pour aider les activistes palestiniens.

Boudia sera assassiné à Paris par le Mossad le 28 juin 1973. Malgré ses activités débordantes, Serge Michel se sentira à l’étroit. Il sera contacté par Henri Lopès, chef du gouvernement de Marien N’Gouabi. Il a eu déjà l’occasion, lors du Festival Panafricain d’Alger, de rencontrer Lopès, cette attachante personnalité congolaise, « voix mythique, liée à la libération du Congo et au souvenir de Lumumba ». Il sollicite Serge pour former des journalistes et fonder une école de journalisme au Congo. Une autre aventure commence. Serge met toutes ses énergies et tout son enthousiasme révolutionnaire au service de la nouvelle cause et beaucoup de Congolais gardent de lui un souvenir vivace. Mais, le tour pris par les événements fera vite transformer le rêve en cauchemar.

«L’économie, socialiste en sa partie visible, se double d’une économie capitaliste qui favorise l’émergence d’une bourgeoisie d’affaires parasitant la rente pétrolière», souligne la fille de Serge. Assailli par la surveillance dont il faisait l’objet et flairant la montée des périls, Serge Michel se rend en Italie. Le séjour y sera de courte durée, puisque le destin l’appellera cette fois-ci en Guinée Bissau.

Amilcar Cabral, le père de la patrie qui s’est battu contre les Portugais, a été assassiné en 1973. Son demi-frère, Luis Cabral, est aux commandes de l’État, un État pauvre qui n’arrive même pas à entretenir ses routes. Serge s’emploie à ses vielles passions, le journalisme et le cinéma. Il ne tardera pas à quitter la Guinée pour les îles du Cap Vert.

Étant moins porté sur les illusions, il rejoindra l’Italie. Sa santé commençait à décliner; il se rendra à Paris où il sera hospitalisé dans un sanatorium. Après sa rémission, et à la faveur de la mort du président Boumediene, il décide de retourner à Alger. Conseiller à l’ONCIC et auprès du président de l’Amicale des Algériens en Europe, il n’arrive à se fixer ni à Alger ni à Paris.

Collaborateur à L’Actualité de l’immigration, il finira par s’installer à Alger en 1989. Il vit grâce à la pension de Moudjahid et aux chroniques données à l’APS. Sa maladie continuant à le torturer, il décide de s’installer à Ghardaïa à la limite d’une palmeraie. Là, il reçoit des amis tels Ahmed Rachedi et le commandant Azeddine. Les Mozabites l’appellent le Gaouri moudjahid. Il réussit à faire rencontrer Jean-Claude Carrière, ancien appelé du contingent en Algérie et auteur du livre La Paix des braves, avec le commandant Azeddine, auteur de « On nous appelait les fellagas » pour la réalisation d’un film qui retracerait la guerre d’Algérie vue par l’un et l’autre protagoniste.

Le tournage eut lieu en mars 1992 à Bousaâda et le produit eut pour titre C’était la guerre. Après cet épisode, Serge Michel regagne Ghardaïa. Mais, le pays est déjà entrée dans l’enfer du terrorisme intégriste qui assassine intellectuels, étrangers, policiers, femmes et enfants. Serge se sent menacé. Des enfants criblent le mur de son habitation de pierres au nom d’Allah Ouakbar. Un jour, il retrouve sa chatte Medor décapitée. Il prend ce geste pour un avertissement.

Au milieu de l’année 1994, il s’envole pour Paris où il sera hébergé par un ami. Incorrigible et passionné de l’aventure, il fonde, avec des journalistes algériens exilés en France, Alger info international, dirigé par Rabah Mahiout et Belkacem Sobhi. Serge Michel en est le conseiller et y tient un chronique intitulée SOS labès. Le journal disparaîtra au bout de six mois d’activité. Épuisé, SergeMichel retrouve sa mère Célina après 46 ans d’absence. Sa fille Marie-Joëlle, auteur de sa biographie, rencontrera son père quatre mois avant sa mort.

Hospitalisé pour des complications respiratoires assez graves, il suit à la radio l’avancée de Laurent Désiré Kabila sur Kinshasa, et il hurle dans les couloirs de l’hôpital «Vive Kabila ! Vive le camarade Kabila !». «Ses dernières pensées vont au Congo et à l’Algérie», témoigne sa fille. Il meurt le 24 juin 1997. «La veille, il téléphonait au commandant Azeddine, le suppliant de tout faire pour organiser son retour à Alger». Rapatrié à Alger, il sera enterré au cimetière d’Al Alia le 29 juin avec les honneurs officiels et en présences de ministres et d’amis de combat.

Amar Naït Mesassaoud

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