Mobilisation exceptionnelle pour le 14ème vendredi à Bouira avec des slogans refusant l’échéance électorale du 4 juillet, excluant également l’instauration d’un régime militaire, c’est dans ce sens qu’ont fusé des slogans contre Gaid Salah. L’itinéraire, le même depuis trois mois, ne cessait de connaitre une arrivée massive des marcheurs au niveau de la place publique de la vieille ville, alors que d’autres manifestants parvenaient au quartier Draâ El Bordj sis en face du siège de la wilaya.
«Sortez tous de chez-vous, l’heure est grave, on veut nous imposer une dictature militaire», scandait un carré de marcheurs arrivés devant un bâtiment où, à différents étages, des gens filmaient la procession humaine qui envahissait au fil des minutes le boulevard principal menant vers le siège de la wilaya. Une marche populaire pacifique exigeant toujours le départ du système et de ses symboles. «Le changement est inévitable et nous voulons un changement radical», «L’unité nationale ne sera pas égratignée», «Nous voulons une Algérie libre et démocratique», «Y en a marre de ce pouvoir, y en a marre des généraux !», étaient repris en chœur par les milliers de citoyens envahissant le chef-lieu de wilaya. «Nous ne voulons pas d’une mascarade électorale pour le 4 juillet.
Des pancartes, des slogans et des posters des héros de la Révolution brandis à bout de bras étaient visibles dans tous les carrés des marcheurs avec, notamment, la sentence de Matoub Lounes «Seul le peuple a osé défier la peur !» Pour d’autres marcheurs, l’heure était aux exigences locales avec la dilapidation et le bradage du foncier, notamment au niveau de la zone industrielle d’Oued El Berdi : «Klitou Bouira ya la3issaba, werrahi laâdala ?», «Chaâb yourid qadha moustaqil», ponctuaient le parcours des manifestants en approchant du siège de la wilaya. «Dégage houkouma el bricolage !», «Tilleli i ugdud», « FLN dégage !», «RND dégage», « Silmia, silmia houkouma irhabiya», «Nous sommes tous des Algériens», ou encore «Algérie Chouhadas !»
Des drapeaux algériens et imazighen étaient accrochés aux balcons de plusieurs habitations mais également arborés par des citoyens venus exprimer leur ras-le-bol. L’esplanade de la Maison de la culture était noire de monde. Enfin, les manifestants ont réitéré leur avertissement contre l’ingérence étrangère : «Nous ne voulons ni des ordres de la France et encore moins des Émirats. L’Algérie est algérienne et elle le restera, khawa khawa wa dima slimiya».
Hafidh Bessaoudi