La monotonie remplace la fête

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Le premier jour du Ramadhan a coïncidé, cette année, avec le jour du marché hebdomadaire (mardi) fréquenté par les citoyens de toutes les communes de la daïra de M’chedallah et même ceux des daïrates limitrophes, ce qui a provoqué une influence record, en particulier des marchands de fruits et légumes et tous ceux qui exercent dans l’agroalimentaire et qui ne peuvent rater cette aubaine où les gens, en pareille occasion, ont tendance à tout acheter et à dépenser sans regarder. Malheureusement pour ces marchands qui donnent tous l’impression de s’être bien préparés pour écouler le maximum de ce qu’ils ont stocké comme marchandises, ils n’ont pas tenu compte du paramètre “misère” qui a frappé de plein fouet toute la région,touchant toutes les catégories de la population. L’anxiété et le désarroi qui se lisent sur les visages ne sont pas trompeurs, la misère s’est bien installée, à telle enseigne que la classe dite “moyenne” a totalement disparue. Il n’y a que quelques riches, d’un côté, et de l’autre, tout le reste de la population qui affichent une pauvreté qu’on ne peut masquer. Ces gens, humbles et fiers, gèrent leur misère par une patience admirable, en serrant la ceinture à sa dernière extrémité. Ces citoyens ne font que tourner autour des étals, comparant les prix et cherchant à gagner et économiser le moindre dinar, n’achetant que le strict minimum. Ils ne sont pas nombreux, ceux qui sortent du marché avec un couffin garni, même si les prix n’ont pas connu une hausse excessive, comme d’habitude. Le rythme d’écoulement au niveau des étals réservés à l’agroalimentaire n’a pas enregistré un grand changement, mis à part le congelé qui affiche une certaine affluence. Voilà une région où les pouvoirs publics doivent se manifester pour absorber un chômage criard en traçant un programme à même de réduire une misère qui a atteint ses limites. Il en demeure, toutefois, que ces marchés hebdomadaires à l’échelle nationale sont des endroits idéals pour juger le niveau de vie de la population, une fois par semaine, ces marchés réunissent toutes les catégories de la société, les emplettes de tout un chacun font ressortir la réalité de sa situation sociale. Les “trompe-l’œil” pour sauver la face ne peuvent être utilisés, on s’affiche selon les moyens qui se mesurent selon le volume des achats. Ce qui était jadis vécu comme une fête est désormais subi comme une charge supplémentaire et a perdu de son charme. A noter cependant, que malgré leur précarité, ces populations pratiquent leur foi avec le même respect depuis la nuit des temps… La chorba maigre et mal soignée n’a en rien diminué leur foi en Dieu, ce qui leur permet de garder espoir.

Omar Soualah

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