Accueil Kabylie Les clôtures sauvages, un héritage pernicieux

Les clôtures sauvages, un héritage pernicieux

1442
- PUBLICITÉ -

Avant l’avènement de la révolution industrielle à la fin du XVIIIe siècle, au Royaume-Uni avant de se propager au reste de l’Europe, l’économie mondiale a été basée essentiellement sur l’agriculture. Dans notre pays, et faute de colonisation, la terre était la seule source de vie pour les familles algériennes, les Kabyles en particulier. C’était la seule devise pour nos aïeux, et cet attachement se transmettait, en effet de génération en génération. Inutile d’ailleurs, de rappeler que des crimes entre voisins ont été commis pour un empan « tardast ». Mais, ce qui est frappant de nos jours, au début du troisième millénaire, c’est que ce comportement et ces pratiques demeurent d’actualité, et entravent même le développement local dans bon nombre de villages de la commune. Dans certains quartiers, le croisement entre un véhicule léger et un piéton n’est pas permis, à cause, bien sûr, des clôtures sauvages dressées de part et d’autre de la voie par les paysans. Pis encore, certaines vieilles, en plus du fil barbelé, trouvent toujours un moyen d’y fourrer toutes sortes de branchages, des blocs de pierres, une façon pour elles d’éloigner la voix chez les voisins. Quand c’est tous les riverains qui se livrent à de telles pratiques malsaines et archaïques, d’abord c’est la vue générale de l’environnement qui est ternie, le mal sera généralisé et les conflits seront quasi quotidiens. Dès qu’on entend le bruit d’un grand engin, on pense automatiquement au « bulldozer ou à la niveleuse », et l’alerte est aussitôt donnée. Tout le monde est alors aux aguets à la limite de sa propriété et chacun jure « j’maâ liman ». C’est ce qui explique en effet l’état actuel dégradé des pistes et autres issues dans plusieurs quartiers. Elles sont constamment érodées par les eaux pluviales, et les autorités, faute de contraintes rencontrées sur le terrain, refusent souvent d’y procéder à des aménagements. Par endroits, les poids lourds (10 tonnes) ne peuvent pas y accéder. Alors pour prétendre à louer ce moyen de transport, le « pauvre villageois », doit déposer sa marchandise à la limite de l’agglomération avant de procéder à son acheminement par d’autres moyens, des fois, à dos de bêtes. Ce qui est beau dans toute cette histoire, c’est que ces mêmes fauteurs ne cessent de crier à l’injustice et à critiquer tous les élus qui se sont succédés à la tête de la « baladia » quant à la réalisation de tel ou tel projet. Oui ! C’est vrai ! Mais où doit-on construire un centre de santé, un stade, des logements ? Et dire que toutes les collines sont devenues de nos jours des cimetières. A Ath Yevrahim par exemple, presque chaque famille dispose de son propre cimetière familial, au lieu de songer à une nécropole. Aussi, vu l’état actuel des choses, par où passeront les réseaux d’assainissement, du gaz de ville, d’AEP ? Enfin, disons qu’il est temps pour tous les habitants de ces villages qui sont malheureusement lésés en matière de projets, de s’organiser et de se prendre en charge eux-mêmes. On dit : « On ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs ». Il est urgent qu’ils pensent à l’avenir de leurs enfants.

Farid A.

- PUBLICITÉ -
- PUBLICITÉ -