Impunité

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par M. O. Benmokhtar :

Tout semble permis, à certains, pour parvenir à joindre les deux bouts. Le piratage d’eau potable s’ajoute à une longue liste de «parades» que des citoyens improvisent dans l’optique d’économiser quelques dinars. L’électricité n’échappe pas non plus à ce phénomène. Chaque année, la Sonelgaz fait état de pertes énormes à cause de «ces vols» et autres branchements illicites. Le comble, c’est que le phénomène ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Le problème étant localisé la logique voudrait qu’il soit attaqué et neutralisé. Mais en Kabylie, rien ne semble se faire dans ce sens, puisque les «pirates» continuent à sévir en toute impunité. A M’Chedellah, un cas de piratage avéré a été détecté mais les autorités locales ne semblent guère décidées à punir les auteurs, d’autant plus que ces agissements pénalisent des centaines de villageois de la commune. Ces derniers ont maintes fois crié leur soif à travers des mouvements de rue qu’ils ont initiés. Pourquoi ferme-t-on les yeux sur de tels dépassements ? Il est légitime de se poser cette question, surtout que l’impunité encourage la récidive. En fait, il y va de la notion de la présence ou de l’absence de l’Etat. La faiblesse de l’état se traduit par sa passiveté et son laisser aller, là où Il devrait être intransigeant. Si l’Etat laisse faire, c’est parce qu’Il ne se reconnaît pas la légitimité d’intervenir. En d’autres termes, avant de sévir, il faudrait que cet Etat assure d’abord l’essentiel pour une vie décente. Dans le cas de Saharidj, qui est loin d’être un cas isolé l’on se demande, par exemples, si les autorités locales ou les pouvoirs publics ont esquissé le geste de raccorder au réseau AEP, ces foyers qui ose aujourd’hui le pirater ? C’est dire que parfois, c’est l’Etat qui pousse les citoyens à user de subterfuges qui s’avèrent être nuisibles à la collectivité.

M.O.B

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