«La localité a besoin d’une véritable prise en charge»

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Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le week-end dernier au niveau de son bureau, le maire d’Aït Yahia d’obédience FLN, M. Djilali Ben Ouamer, a évoqué, en toute clarté et sans détour, la situation réelle de sa commune.

La Dépêche de Kabylie : Cela fait maintenant plus d’une année que vous êtes à la tête de l’APC. Pourriez-vous nous parler de la situation actuelle de la commune?

Djilali Ben Ouamer : Nous avons rencontré plusieurs contraintes, lors de la première année. Mais, à présent, je pense que le bilan est plus au moins positif. Nous avons relancé tous les projets ayant stagné durant des années. Maintenant, pour ce qui est des opérations en cours de réalisation, je peux dire que nous sommes satisfaits du taux d’avancement des travaux. Même topo pour les opérations rentrant dans le cadre des PCD dont le taux d’avancement est estimé à 70%. Il est à rappeler que l’APC a bénéficié de 2, 6 milliards. La subvention de l’APW, quant à elle, nous a octroyé une cagnotte financière de 760 millions de centimes. 85% des villages, relevant de la commune sont touchés par les PCD 2013, alors que le reste des hameaux sont programmés pour l’année 2014. Par ailleurs, il ne faut pas cacher la réalité des choses. Nous avons confronté des contraintes qui ont engendré un retard considérable dans la réalisation des projets d’utilité publique.

Comment fonctionne l’exécutif communal composé des élus du FLN et du MPA ?

A vrai dire, le courant passe très bien entre nous. Toutes les questions relatives au développement local se traitent en toute démocratie et transparence. Il n’y a aucun obstacle entre ces deux formations politiques. D’ailleurs, je les félicite pour avoir placé l’intérêt de notre commune au-dessus de tout.

Ces derniers mois, on a remarqué que des détracteurs qui s’opposent à la gestion de l’APC multiplient leurs déclarations. Que leurs répondez-vous ?

Je leur réponds simplement que c’est le terrain qui va prouver si nous sommes capables de gérer ou pas. Nous travaillons avec les moyens dont nous disposons. Et les services de la mairie fonctionnent comme il se doit. Pour nous, le plus important est de faire sortir la collectivité de son isolement.

Parlons un peu des projets réalisés et de ceux en cours de réalisation…

Pour ce qui est de l’aménagement du chef-lieu communal, nous avons procédé récemment à l’élaboration d’une nouvelle fiche technique qui sera adressée aux responsables de la wilaya pour l’inscription du projet. Concernant le gaz de ville, le taux du raccordement a atteint les 25%. Les foyers du chef-lieu, ceux du village Aït Ziri et d’Aït Hichem sont branchés. Pour le  reste des villages, nous attendons uniquement l’appel d’offres de la wilaya. L’habitat rural fait également parti de nos préoccupations, mais depuis notre accession nous n’avons bénéficié d’aucune aide. D’ailleurs, nous avons adressé au premier magistrat de la wilaya une demande pour bénéficier d’un quota d’aide au logement rural. Concernant les travaux publics, nous avons préparé en collaboration avec la DTP, des fiches techniques pour entamer l’aménagement des pistes qui ne sont pas revêtues. Pour le cas des pistes de Laâzib Ath Cherif et Laâzib Ath Amar, le projet est inscrit. Les travaux devraient être lancés au début de l’année 2014. Le raccordement des foyers au réseau d’AEP est également notre grande priorité. Après notre installation, nous avons constaté que plusieurs villages n’étaient pas branchés au réseau d’eau potable. Mais nous avons pris les dispositions nécessaires pour remédier à cette situation. D’ailleurs, les travaux ont été lancés aux villages Targousth, Ath Daoud, Ath Brahim et Taguemount Ath Moqbel. Les 96 locaux commerciaux de Boushel, quant à eux, ont pu enfin voir le jour, puisque 85 ont été déjà distribués par la daïra. Pour les dégâts engendrés par les intempéries de 2012, une fiche technique sera adressée, dans les prochains jours, à la DUC, pour effectuer les travaux de réhabilitation. Au volet de la voirie, malgré l’insuffisance du matériel roulant, 80% des villages sont couverts par le ramassage des ordures. Le réseau d’assainissement, qui a connu d’énormes perturbations, a été réhabilité. Le ramassage scolaire, lui aussi, s’effectue régulièrement. En plus du matériel de l’APC, nous avons loué quatre bus privés. Je profite de cette occasion pour lancer un appel aux autorités de wilaya pour qu’elles nous accordent des bus, afin d’atténuer la pression sur le budget communal.

Avez-vous fait quelques choses pour assurer un hiver sans perturbations?

Oui, à chaque saison hivernale nous procédons à la mise en œuvre de notre stratégie, notamment en cas de chute de neige. Une cellule spéciale sera installée pour suivre de près la situation dans les villages. Les privés seront également sollicités pour qu’ils nous assistent au déneigement des routes, puisque notre parc communal accuse un manque flagrant en matière du matériel, et ce, dans l’attente du chasse-neige qui sera livré incessamment.

Que comptez-vous fairepour résoudre les problèmes du logement, de la santé et des infrastructures de jeunesse ?

Pour ce qui est du logement, il faut rappeler que la municipalité a bénéficié lors du précédent mandat, de 113 logements sociaux. Néanmoins le projet a connu un énorme retard lié à l’étude du sol. Maintenait que l’étude a été faite, le projet démarrera très bientôt. Le secteur sanitaire, lui, souffre le martyre. Sur les 48 villages que compte la commune, nous ne disposons que de 4 salles de soins ainsi qu’une polyclinique à Taka qui doit être renforcée en personnel médical. Pour y remédier, nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour décrocher un projet de construction d’une polyclinique. Le secteur de la jeunesse figure aussi dans nos préoccupations. Nous disposons de cinq aires de jeu, sises à Tagounits, Takana, Koukou, Taka et Aït Hichem (en cours de réalisation). Nous avons également une salle de sport en projet. Hélas, la commune souffre beaucoup du manque d’assiettes de terrain.

Beaucoup de citoyens s’inquiètent du retard de l’inauguration officielle de la bibliothèque et de la crèche communale. Que leur dites-vous?

Je tiens à rassurer la population locale que l’inauguration officielle de la bibliothèque communale se fera au début de l’année 2014. Le matériel est déjà disponible. Il ne reste que la finalisation des travaux du branchement au réseau électrique. Pour ce qui est de la crèche communale, l’édifice est achevé et sera loué à des privés comme stipulé par la loi.

Pourquoi le nouveau siège de l’APC tarde-t-il à voir le jour alors qu’il a été inscrit en 2006 ?

C’est un blocage qui s’est produit entre l’APC et le contrôle financier. A présent, on attend le retour du dossier pour que nous lancions, une nouvelle fois, le projet.

Un dernier mot…

Je remercie vivement votre quotidien qui nous a donné cette espace d’expression et pour l’intérêt qu’il accorde au développement de la Kabylie. Je profite de l’occasion pour inviter la population locale à être solidaire avec nous, car sans sa contribution, on ne pourra pas avancer.

Interview réalisée Par Slimane Ben Addi

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