L’hiver s’installe dans les montagnes

Partager

Aussitôt la neige arrivée sur les hauteurs des chaînes de montagnes du Djurdjura et des Babors, une baisse sensible du mercure et un froid de canard prennent de court les citoyens.Les enfants qui s’étaient levés tôt étaient tout joyeux de scruter au loin ce splendide panorama sur les cimes recouvertes d’un manteau blanc décoré de taches verdâtres et les jeunes pensaient déjà à se chausser de bottes et à s’engoncer dans leurs doudounes pour une évasion, et ce en se rendant sur place pour bien vivre cet événement annuel, mais qu’ils ont tendance à oublier avec la traversée des grandes chaleurs de l’été.Si certains se contentent d’une simple balade agrémentée d’une partie de jeux sur la “poudreuse”, d’autres retrouvent un autre plaisir : la chasse au gibier. La technique est des plus simples : il suffit de suivre sur la neige, les traces fraîches des pattes d’un lièvre ou d’un porc-épic, lesquels conduisent jusqu’au terrier. La proie, gelée par le froid, se laisse prendre facilement.Les agriculteurs aussi trouvent leur compte dans les pluies fines saisonnières qui ont précédé cette neige car, redoutant une éventuelle sécheresse, ils sont comblés de joie et entament la campagne des labours-semailles avant celle de la cueillette des olives, qui va démarrer dans quelques jours.Ceci étant, cette vague de froid n’est pas sans incidence sur le quotidien des citoyens qui redoutent déjà le spectre des chutes de neige récurrentes comme celles qui se sont abattues l’hiver passé, affectant les montagnards qui sont restés emprisonnés, des jours durant, dans leurs villages avec épuisement des stocks de denrées alimentaires et des moyens de chauffage. D’ores et déjà, une demande effarante en gaz butane a été ressentie par les commerçants, alors que les consommateurs croient, par exemple, que l’alimentation en gaz de la ville de Seddouk rendrait disponible, à tout moment, ce produit dans les villages.

L. Beddar

Partager