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Reprise de la production de liège

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Ainsi, la production de cette campagne a totalisé un volume de 672 stères toutes catégories confondues (liège de reproduction, liège mâle, liège de ramassage), extrait des cantons domaniaux des circonscriptions forestières de Bouira et Lakhdaria. Cette matière première se présente sous deux formes : saine et flambée. C’est mercredi, que devait avoir lieu la procédure d’adjudication publique des quantités récoltées. La subéraie de la wilaya de Bouira a enregistré une importante régression au cours du 20e siècle. Les différentes formes de dégradations ont fait qu’en l’état actuel des choses, sa superficie ne dépasse guère les 2 000 ha. Au 19e siècle, et d’après des archives coloniales, l’aire de répartition du liège dans la wilaya de Bouira allait du piémont du Djurdjura et des contreforts de Lakhdaria jusqu’au Titteri, dans la daïra de Sour El Ghozlane. Sur le mont Bougaouden, l’exploitation intensive de cette matière première pendant la Seconde Guerre mondiale, suivie d’un surpâturage par les caprins sur ses parties régénérées, a conduit les peuplements de chêne liège à une quasi disparition. Actuellement, il en subsiste des reliques en associations avec le chêne zeen et le chêne vert.Avant l’indépendance, l’Algérie était avec le Portugal et la Grèce, l’un des plus grands exportateurs de liège. Les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel et Skikda étaient, et demeurent, les plus grands bassins de production du liège. Cependant, les incendies de forêts, le manque de main d’œuvre qualifiée et les divers aléas liés à la gestion du patrimoine forestier (coupes illégales, défrichements, surpâturages…) ont fortement contribué à la régression de la production du liège.A l’échelle nationale, la subéraie productive occupe une superficie de 229 000 ha, ce qui place notre pays en troisième position après le Portugal et l’Espagne (voir l’article de H. Hayet dans la Dépêche de Kabylie du 16 février 2005). La réhabilitation de la filière liège en tant qu’activité industrielle porteuse de plus-value et éligible à l’exportation requiert une intervention forte des pouvoirs publics via la DGF (Direction générale des forêts) pour asseoir une nouvelle politique d’extension de l’aire du chêne liège, de la reconstitution des anciennes forêts dégradées et d’organisation des métiers liés à la transformation. En agissant par l’amont, l’administration des forêts a déjà développé une stratégie de production de plants en pépinière. La pépinière de Gurbès, dans la wilaya de Skikda, en est un exemple édifiant. Cette pépinière reçoit des glands récoltés sur toutes les wilayas où existent des forêts de chêne liège. La wilaya de Bouira a déjà acheminé, au cours des dernières semaines, quelque 450 kg de glands de chêne liège sur Gurbès, et l’opération continue.

Amar Naït Messaoud

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