Voici maintenant trois mois que l’institut pédagogique et linguistique de la langue amazighe a été installé, avec la nomination d’un directeur. Ce directeur a donné quelques interviews dans la presse publique et privée, soulevé des problèmes, relançant même des polémiques que l’on croyait dépassées, comme celle de l’écriture. Et puis, plus rien… On ne connaît même pas l’adresse du nouvel institut et bien entendu, rien sur son plan d’action, rien sur son programme, ni ses futurs collaborateurs, notamment les chercheurs berbérisants. Comme chacun le sait, ces derniers ne sont pas légion et il serait souhaitable, pour la crédibilité de l’institution, mais aussi son efficacité qu’ils soient consultés, voire intégrés dans les équipes de recherche. Certaines questions que se posent les chercheurs et le grand public doivent également trouver des réponses. Ainsi, on n’a parlé, au moment du lancement de l’institut, que de pédagogie, et on a omis d’évoquer l’aménagement. Or, comme chacun sait, la langue berbère a avant tout, besoin d’un centre d’aménagement, pour préparer les conditions nécessaires à son développement. Comment parler de confection d’ouvrages scolaires si on ne fournit pas, au préalable, les nomenclatures nécessaires à l’enseignement de la langue ou d’autres disciplines dans cette langue ? C’est aussi un institut d’aménagement qui répondra aux besoins des secteurs utilisateurs de la langue berbère: I’école, I’enseignement professionnel, les médias, surtout quand on sait qu’une chaîne de télévision d’expression amazighe va être lancée incessamment…
S. Aït Larba