Le pont de Tamassit à ressusciter

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En longeant la route nationale 73 qui traverse la forêt de Tamgout d’Aït Jennad, on peut bifurquer sur la nationale 71 qui relie la ville de Freha à celle d’Aghribs. Mais si l’on décide de continuer à partir de la ville d’Azazga le long de la nationale 73, on peut aussi profiter des sites magnifiques de la forêt de Bouhalalou et des nombreux villages pittoresques et typiquement kabyles qui se situent de part et d’autre du tronçon routier.

Pourtant ce qui retient le plus l’attention sur cet axe routier c’est le fameux pont de Tamassit qui du temps de l’occupation française était d’une stratégie vitale pour l’armée coloniale. Les gens se souviennent des longs convois et autre blindés qui le traversaient de jour comme de nuit dans des tentatives de coincer les combattants qui rodaient dans les forêts citées plus haut et d’encercler les villages de l’aarch des Ait Jennad.  Selon certains témoins qui ont vécu l’époque, ce pont était un cauchemar tant pour les moudjahidine que pour les populations locales. Ce fut la raison pour laquelle fut décidée sa destruction. Celle-ci intervient un certain mois d’octobre 1956. Elle fut l’œuvre de la « katibat el hourine » comme nous le dira A.S. Belkacem fils de chahid. L’opération fut menée par Si Mhand Ouslimane du village d’Igherbienne qui était un artificier émérite secondé par Boukebout Hend du village de Mira. Toujours selon certains témoignages, cette opération héroïque à non seulement paralysé le trafic routier, soulageant ainsi les moudjahidine et la population des harcèlements fréquents de l’armée coloniale sur cet axe, mais à aussi conduit à la destruction d’un grand nombre de matériel et la mort de plusieurs soldats Français. Toujours selon notre informateur Monsieur A.S Belkacem : « une stèle commémorative est en étude pour immortaliser cet acte méritoire de la part de nos héros, mais semble t-il le nom des responsables de l’opération « pont de Tamassit » échappe aux concepteurs de la dite stèle. C’est pour cela qu’en ma qualité de fils de chahid, je me dois de témoigner et de citer les deux martyrs qui ont exécuté cet acte de bravoure  en l’occurrence le chahid Si Mhand Ou Slimane et le chahid Hend Boukabout. Je lance un appel aux concepteurs de la stèle de faire figurer leurs noms. »

A. S. Amazigh

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