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Randonnée estivale dans l'ancienne ville d'Akbou : Entre Histoire et présent morne !

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Nous avons sillonné, dernièrement, quelques rues de l'ancienne ville d'Akbou.

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Dans la peau d’un touriste, nous avons apprécié beaucoup de choses, mais d’autres nous ont laissées quelque peu désolés. Il existe des rues qui, autrefois, grouillaient de monde et d’activité. À présent, ces lieux sont comme désertés. À l’instar de la rue Ahmed Graba, située derrière le siège de l’APC, où l’animation est quasi-nulle.

C’est le même topo dans la rue Tansaout Cherif, où se situe l’ancien tribunal de la ville. Toutefois, ce qui a attiré notre attention, ce sont ces dizaines de locaux commerciaux qui se trouvent fermés. L’activité commerciale dans ces rues est presque inexistante. Beaucoup de commerçants ont mis la clé sous le paillasson, car ces endroits sont devenus « infréquentables » par la clientèle. Déjà peu de personnes passent par ces rues, devenues comme maudites ! La nouvelle-ville qui s’étend en bas, a-t-elle tout « siphonné »? C’est probable. Dans le sillage, nous avons remarqué également la présence d’habitations datant de l’époque coloniale. En effet, la partie ancienne de la ville d’Akbou ressemble, à s’y méprendre, à un musée à ciel ouvert, où beaucoup de bâtisses datent de l’ère coloniale.

Mais dommage que bon nombre d’entre elles ont été démolies pour voir de nouvelles constructions en place. Celles qui résistent encore ne sont qu’en sursis. C’est dire que toutes les traces du colonialisme sont en train de disparaître au grand dam des futures générations, qui ne se contenteront des photos pour « apprécier » les méfaits du colonialisme français. Qu’à cela ne tienne. Nous longeons dans notre virée la mosquée de l’ancienne ville au style mauresque très convaincant. Une belle architecture somme toute. Juste à côté un promontoire qui donne sur une vue imprenable. L’on peut apprécier, de ce lieu, l’oued Soummam qui coule doucement et la chaîne montagneuse de Gueldamen. Epoustouflant! Sur les berges même de la rivière, un tronçon de la pénétrante s’est déjà dessiné et les travaux y vont bon train. L’oued Soummam et la pénétrante côte-à-côte! Un peu plus loin, des sablières de Biziou, où sont concassés les minerais extraits des alluvions de l’oued. Dans ce même décor paradisiaque, il y a aussi des parcelles de terre qui sont cultivées, où des maraîchages et des arbres fruitiers forment un tapis vert qui contraste avec le décor estival ambiant. Nous quittons cet endroit pour déboucher sur la rue de la santé. Là l’ancien hôpital qui date de la fin du 19e siècle, tient encore tête au temps qui passe. Malgré son état quelque peu délabré il bénéficie quand même de travaux de consolidation et de restauration. Le jardin qui se trouve au beau milieu de cette structure sanitaire est tout bonnement époustouflant. Une dizaine de dattiers trônent majestueusement dans ce jardin, en plus des autres arbres exotiques. Rien qu’on le voyant, le malade pourrait se sentir mieux, car Il est vraiment apaisant! C’est une atmosphère «bienveillante».

Nous sortons directement vers le boulevard principal de la ville, à proximité de la place des martyrs du printemps noir, où trônent sur l’esplanade deux statues de deux jeunes hommes représentants les victimes du printemps noir! Juste derrière, il y a le service de l’état civil bondé de monde, mais dont l’organisation est impeccable. Les citoyens ne se morfondent pas comme avant pour avoir, sous les yeux, un extrait d’acte de naissance ou une fiche familiale surtout avec l’informatisation galopante, qui facilite toutes les tâches! Les administrés sont « servis » en peu de temps, et c’est tant mieux pour eux! Dans le même boulevard, nous avons remarqué que la chaussée est restée décapée depuis voilà déjà des mois, car elle devait être revêtue en béton bitumineux, avant que les travaux ne soient suspendus pour des raisons qui nous échappent.

Néanmoins, ce décapage nous a permis de découvrir la toute première et originale couche de cette rue, constituée de pavés aménagés à la création de cette ville par les colons français. Nous avons vu là tout un pan de l’histoire qui est exhumé: des pavés qui dateraient de la fin du 19e siècle. Les passants n’y prêtent aucune attention. Nous fermons les yeux pour nous « transporter » vers cette époque charnière de l’histoire de la ville occupée par les français qui ont dépersonnalisé notre société: nous imaginons des calèches, des cavaliers, des colons,… »Revenus » à la réalité nous avons pris une photo-souvenir de ces anciens pavés, tout en sachant pertinemment que l’ancienne ville d’Akbou n’a pas encore livré tous ses secrets!

Syphax Y.

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