Salons de coiffure, au féminin

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Et pour ce faire, il n’y a pas plus indiqué que de se rendre dans un salon de coiffure. C’est au début des années 1960 que le pli a été pris. Une révolution qui a bouleversé le mode de vie, la tenue vestimentaire et la coupe de cheveux de la femme. Il fut un temps aussi où il était strictement interdit et honteux pour une femme kabyle surtout rurale de se couper les cheveux. Mais, au fil des années les tabous ont été pulvérisés. Les stars de la chanson et du 7e art y ont beaucoup contribué en rendant célébre telle coupe ou telle teinture. “Ces trois dernières années, la coupe “kelly” est celle qui est la plus répandue parmi les jeunes filles” déclare Melle A. Nadia propriétaire d’un salon de coiffure à la sortie de la ville. Notons au passage que “Kelly” est la star de la série télévisée américaine “Beverly Hills”, qui a connu un retentissant succès auprès des adolescentes. “Chez nous, ce sont les jeunes filles qui fréquentent le plus les salons de coiffure, alors qu’en Europe ce sont surtout des personnes du 3e âge”, remarque notre interlocutrice, avant de conclure “Actuellement, l’activité a diminué sensiblement-période hivernale-oblige”. En effet, et il est vrai que la saison où ces salons de coiffures enregistrent une affluence importante, c’est bien en période estivale, à cause des mariages mais aussi avant les fêtes de l’Aïd, la rentrée des classes etc… Dans un autre salon, un peu plus loin que celui de Nadia, ce sont pratiquement les mêmes explications qui nous ont été fournies. “Les jeunes filles sont influencées par les animatrices de télévision occidentales, surtout les lycéennes qui sont très “branchées”, nous demandent de leur faire tout ce qu’elles voient sur le petit écran”, avoue une salariée dans cet endroit avant de préciser, “Il y’a ce qu’on appelle les coiffures du jour qui sont très demandées, à savoir coupe effilée, coupe courte et coupe Kelly. Concernant les coiffures dites de soirées, les plus demandées par les mariées, est le chignon ramassé et les boucles travaillées. En plus, les clientes demandent la teinture, les flashs, défrisage etc…” Comment un salon de coiffure fidélise-t-il sa clientèle ? Une jeune femme, assise confortablement, attendant son tour révèle timidement “Je me rends une fois par mois dans un salon de coiffure pour uniquement une coupe de cheveux. Pourquoi dépenser de l’argent alors que j’ai un sèche-cheveux à la maison, toutes marques de shampoing etc… à ma disposition”. Pour sa copine, le rendez-vous chez la coiffeuse est hebdomadaire : “Les lundis après-midi, je sors avec mon fiancé. Je dois me faire belle. Pour sa part, la patronne nous dit : «Cela fait un peu plus de cinq ans que je me suis installée. Au départ je travaillais pour me faire une solide réputation, de sérieux et de professionnalisme. Dieu merci, je crois avoir réussi, Je suis très sollicitée et mes clientes sont satisfaites. Le décor, le personnel, le sérieux et la propreté font la réputation d’un salon”. Si les cheveux étaient le symbole de la force pour l’homme, selon la légende de “Samson et Dalila”, ils restent pour la femme celui de la beauté et de l’élégance. Notons que le nombre de salons de coiffure dames existant dans la localité de Larbaâ Nath Irathen avoisinerait une trentaine, selon une propriétaire d’un salon de coiffure, exceptés ceux disséminés à travers les villages.

Saïd Seddik Khodja

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