La dérobade du ministère de la Santé

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C’est décidément l’interminable réanimation provisoire pour nos malades atteints d’insuffisance rénale au stade terminal, astreints deux fois par semaine au “supplice” des générateurs d’hémodialyse, seul palliatif, à défaut de greffe, pour repousser l’échéance fatale.Quand ces malades chroniques continuent, en outre, à être pris en charge par le truchement de méthodes thérapeutiques qui ont fait la preuve de leur nocivité, on réalise mieux l’effroyable souffrance endurée.Ces protocoles thérapeutiques d’épuration extra-rénale, qui utilisent le bicarbonate liquide ou l’acétate, ont été disqualifiés par les experts et les cliniciens au profit de l’usage exclusif du bicarbonate en poudre qui assure, expliquent-ils, une meilleure sécurité des malades et présente des avantages tels que son stockage et son prix.C’est là, l’une des recommandations émise à l’unanimité à l’issue des séminaires tenus tout au long de l’année 2005, sous l’œil bienveillant et approbateur du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ce dernier a alors instruit producteurs, souscripteurs et structures d’hémodialyse de se préparer à la généralisation de l’utilisation du bicarbonate en poudre. Malheureusement, voilà qu’en janvier 2006, alors que tout le monde croyait mort et enterré le vieux protocole de soins, c’est le coup de théâtre ! Et pour cause : le département de la santé a adressé une circulaire aux responsables locaux (DDS, chefs des secteurs sanitaires,…) les informant, sans autre forme de procès, que “le recours exclusif aux générateurs fonctionnant avec le bicarbonate en poudre, prévu pour janvier 2006, n’est plus d’actualité eu égard aux dispositions de la présente note”.Ce revirement de dernière minute a laissé cois médecins et associations de malades qui s’interrogent sur les motivations du ministère : “C’est d’autant plus surprenant que le maintien de ces procédés révolus n’est ni économiquement plus rentable ni, à fortiori, médicalement bénéfique”, se désole un praticien officiant dans un centre d’hémodialyse.

Nacer Maouche

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