Encore une fois, tout ce versant comptant près de quinze mille habitants répartis sur plusieurs villages et hameaux, à partir de Tachtiouine jusqu'à Ath Rahmoune en passant par Afir, Ivouhrène, Ath Attella pour ne citer que ceux-ci, sont privés encore d'eau depuis près de dix jours.
Même si les autorités locales avaient annoncé le raccordement de la nouvelle conduite d’AEP allant d’Oued Bougdoura (Draâ Ben Khedda) jusqu’à la SR 3 à Ighil Mouhou, rien n’est encore fait. Devant l’exaspération de leurs concitoyens, les représentants de ces villages, dont deux élus à l’APC, se sont enquis de la situation allant jusque sur les lieux où se trouve l’itinéraire de cette conduite lancée depuis près de trois ans pour remplacer l’ancienne entièrement vétuste et présentant de grosses fuites irréparables en dépit des efforts de l’APC et de l’ADE. » Nous avons voulu par notre action prouver que cette conduite n’est pas pour demain. Parce que non seulement, elle n’est pas encore entièrement achevée, mais aussi à cause des oppositions des citoyens d’Ihidoussène dépendant de la commune de Tadmait traversée par les deux conduites (l’ancienne et la nouvelle), lesquelles faut-il le dire sont plus que légitimes », nous confiera l’un des cinq représentants ayant fait ce déplacement. » De part et d’autre d’Assif Ivouhrène, elle n’est raccordée que sur une distance de plus de deux cents mètres. Au niveau de la SR 1, une grosse fuite sur l’ancienne conduite a provoqué un cours d’eau semblable à une rivière et cela a provoqué des dégâts apparents sur la nouvelle. Cette dernière est apparente et dénudée. Si nous n’avions pas appelé l’agent charge de pomper l’eau, il y aurait plus de dégâts », remarquera un autre membre de cette délégation. Pour nos interlocuteurs, les citoyens d’Ihidoussène ne demandent que ce qui leur a été promis. » Ces citoyens ont laissé l’entreprise travailler et par ricochet leur piste ouverte au milieu des années 80 a été affectée, puis abandonnée dans un état lamentable. Elle est impraticable. C’est faux, elle ne mène pas seulement jusqu’à leurs poulaillers mais vers leurs habitations et leurs champs. Les responsables leur ont promis de la réfectionner, mais ils ne voient rien venir. C’est à partir de là qu’ils ont décidé d’interdire le passage de tout engin, que ce soit pour continuer les travaux ou pour réparer l’ancienne », soulignera un troisième intervenant, un élu à l’APC. Celui-ci ajoutera que les membres du comité des citoyens d’Ihidoussène ont été catégoriques. » Nous ne laisserons personne passer si nous ne voyons pas la niveleuse entamer les travaux et le tout-venant ou autre matériau étalé », ont-ils exigé. Ces représentants des villages concernés par ce projet pointent du doigt aussi bien les responsables locaux que ceux de l’hydraulique. » Qu’ils soient tous transparents. Parce que nous leur demandons de tenir un discours franc et direct au sujet de cette conduite à la traîne et ceux d’Ihidoussène exigent d’eux de tenir les promesses qu’ils leur ont données. C’est clair comme l’eau de roche. Sinon, nous redoutons déjà un été difficile qui pointe son nez. Qu’ils nous disent aussi la vérité pour que nous prenions nos dispositions. Nous donner de l’eau une fois par mois est plus qu’un abandon et en même temps un leurre alors que nous avions beaucoup d’espoir dans cette conduite qui allait définitivement mettre fin à notre calvaire qui n’a jamais été estompé depuis l’indépendance », s’indignera notre deuxième interlocuteur. En tout cas, il n’y a pas que cela qui les inquiète ; en effet, ils appellent les autorités locales et les responsables de l’hydraulique à prendre une décision ferme quitte à recourir à la force publique afin de libérer l’accès bloqué par un citoyen, auquel a été accordée pourtant une indemnisation comme les autres pour se rendre de Tachtiouine à la SR 2. » Si ce blocage ne sera pas levé définitivement, il faudrait s’attendre à d’autres problèmes dès que cette conduite sera mise en service », avertiront nos interlocuteurs car ils savent bien de quoi ils parlent. « Une conduite à la traîne depuis trois ans en dépit des millions de centimes dépensés, sans qu’il soit mis fin au calvaire de ces milliers de citoyens, est un engagement frileux de la part de tous les responsables et aussi une fuite en avant « , estimeront les membres de cette commission qui s’est déplacée sur les lieux avant-hier. Enfin, nos interlocuteurs interpellent tous les concernés par ce projet afin qu’ils le suivent minute par minute, et ce, pour le mener à son terme dans les délais, sinon la population privée d’eau, déjà en ébullition, ne restera pas les bras croisés et passive. » Ça suffit, nous voulons du concret! », entonneront unanimement les membres de ladite commission.
Amar Ouramdane