L’hiver a été généreux cette année, avec ses pluies et ses neiges abondantes. La Kabylie a été particulièrement arrosée et couverte et les cimes des montagnes sont encore blanches, malgré le retour de la chaleur. Mais alors qu’on croyait résolus pour un bon moment les problèmes de l’approvisionnement en eau, voilà qu’ils ressurgissent et, cette année, plus tôt que d’habitude. Certes, les sources coulent sans arrêt et les puits sont pleins mais c’est l’eau courante qui fait défaut dans beaucoup de villages. Soit les robinets sont taris, soit ils coulent à petites gouttes, en tout cas, pas de façon régulière comme on pouvait s’y attendre d’un hiver pluvieux. Cette fois-ci, ce n’est pas la sécheresse qui est incriminée mais les intempéries, notamment le gel. Celui-ci aurait fait éclater, au plus fort de l’hiver un grand nombre de conduites déjà vétustes. Conduites écIatées signifie automatiquement coupure d’eau. Et si rien n’est fait pour changer les conduites, il est à craindre que les robinets, dans un grand nombre de localités, restent à sec. Il ne restera alors, pour s’approvisionner, que les puits -pour ceux qui en disposent- et surtout les sources. Et comme le puisage est généralement dévolu aux femmes ce sera une corvée supplémentaires pour celles-ci. C’est une grande frustration d’avoir l’eau courante et de ne pas en profiter. A moins que les autorités concernées ne procèdent au changement des conduites. Mais comme on connaît les lenteurs des mêmes autorités en matière de travaux, on craint qu’il ne faille attendre très longtemps.
S. Aït Larba