Le lait en sachet, très demandé par les petites et moyennes bourses, continue de se faire désirer dans la région d’Aïn El Hammam.
Même si, en ce moment, les approvisionnements sont plus importants qu’il y a une dizaine de jours, la pression sur le point de vente du centre-ville, habituellement bien fourni, n’est pas prête de baisser. L’arrivée du camion de livraison demeure toujours un événement. L’information que l’on se rapporte de bouche à oreille, se répand comme une trainée de poudre dès l’annonce de la disponibilité du produit. Il suffit que quelqu’un passe avec quelques sachets à la main pour provoquer la ruée vers l’épicerie qui en dispose, après s’être renseigné sur le lieu de vente. Chacun essaie d’en prendre au maximum. Les sachets peu solides sont remplacés par des couffins, plus pratiques et plus solides, pour contenir toute la provision. Par crainte de ne pas en trouver le lendemain et les jours suivants, plus personne ne demande deux ou trois litres seulement, comme du temps de l’abondance. Tous les clients ressortent du magasin avec une charge dépassant les huit unités. Les bacs sont alors vidés en un clin d’œil. Les clients que nous avons interrogés disent qu’ils auraient aimé en acheter plus encore pour se constituer des stocks en prévision des ruptures qui deviennent récurrentes. Les explications, quant à ces approvisionnements des ménages en grandes quantités, varient d’un individu à un autre. Politisant la chose, un jeune homme croit utile de renseigner ses voisins sur cette pénurie «voulue», dit-il, avant de s’élancer dans de longs commentaires sur la conjoncture économique actuelle. «Ma réserve est épuisée. Je dois la reconstituer et penser surtout au mois de carême où, comme chaque année, la pénurie de lait m’obligerait à me rabattre sur le lait en poudre dont tout le monde connait les prix. Jusqu’à maintenant, je prends du thé au petit déjeuner, en l’absence du lait en sachet. Mais je ne peux pas obtenir du lait caillé avec du thé», ironise un vieil homme. Au niveau des autres points de vente, les bacs vides empilés devant le magasin, nous renseignent sur l’indisponibilité du lait depuis bien longtemps maintenant. Ces centaines de pères de familles- des retraités et des journaliers aux revenus modestes, pour la plupart- à l’affût, chaque matin, devant la superette du centre-ville, dénoncent «les prix pratiqués sur le lait en poudre devenu inaccessible, ces derniers temps».
A.O.T