Tribulations de 150 coopérateurs immobiliers

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Exclus des terrains qu’ils avaient acquis avec acte de l’agence foncière en 2004, les propriétaires de la coopérative immobilière Frantz Fanon, sise à Sidi Ahmed dans la ville de Béjaïa, ont organisé, dans la matinée d’avant-hier, un sit-in devant le siège de la wilaya.

Leur mouvement a été initié à l’effet de réclamer au premier magistrat de la wilaya l’attribution d’un terrain équivalant en dédommagement du tort qui leur été causé. En fait, explique Baouche Rachid, représentant des 150 familles propriétaires des six coopératives immobilières sises à Sidi Ahmed, «c’est au moment où nous avons voulu entamer la construction de nos maisons sur les terrains que nous avons achetés en 2004 avec acte auprès l’agence foncière que le problème est apparu. Des individus, prétendant être les propriétaires de ces terrains, nous en ont chassés. L’agence foncière auprès de laquelle nous nous sommes alors retournés nous dit : «Vous êtes les vrais propriétaires de ces terrains. Vous avez de actes, vous n’avez qu’à ester en justice ceux qui vous posent des problèmes». Bien que ce soit normalement à l’agence foncière ou à l’APC de Béjaïa d’attaquer ces personnes en justice, continue notre interlocuteur, «nous nous sommes quand même, pour sauver nos droits, rapprochés de la justice qui a alors désigné un expert foncier. Après deux ans d’attente, l’expert a tranché en notre faveur.

Que faire ?

Forts de l’expertise foncière, nous sommes retournés à la justice, mais là à notre grande surprise, on nous apprend que ce n’est pas à nous d’attaquer ces personnes en justice et que toutes les décisions prises auparavant à propos de ces terrains sont annulées. Nous nous sommes adressés à la Cour d’appel puis à la Cour suprême, mais ces dernières nous ont également déboutés». En désespoir de cause, les propriétaires des coopératives immobilières se sont alors une nouvelle fois retournés à l’agence foncière pour demander des terrains équivalents à ceux qu’ils ont payés rubis sur l’ongle. Les responsables de l’agence foncière leur répondent qu’ils ne disposent pas de terrains similaires à leur proposer. Après enquête, les victimes découvrent des terrains équivalents cadastrés au nom de l’APC. Mais ces mêmes responsables leur rétorquent alors que ces terrains cadastrés au nom de l’APC sont réquisitionnés par le wali pour la construction de logements du programme LPA. Après 12 longues années d’attente, ils n’ont pas encore vu la couleur des terrains que l’agence foncière leur avait vendus. Le comble, souligne le représentant des 150 malheureux coopérateurs, est que les terrains de Sidi Ahmed ont été attribués à d’autres qui sont en train d’y construire leur logement. Le but de leur sit-in devant le siège de la wilaya est de demander au wali l’attribution de terrains équivalents pour qu’ils puissent y construire leurs logements où abriter leurs familles.

B. Mouhoub

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