Les parents d'élèves redoutent…

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Comme partout ailleurs en Kabylie, dans tous les villages de cette commune rurale, la peur gagne de plus en plus les familles. En effet, il s'agit du phénomène d'enlèvement d'enfants.

Les images et les commentaires rapportés par la presse aussi bien écrite qu’audio-visuelle ainsi que les réseaux sociaux au sujet des enfants enlevés puis décapités, comme ce fut le cas du petit Yacine de Béchar la semaine dernière ou encore celui durant la période estivale de la petite Nihal à Ath Ouacifs, hantent les esprits des parents. D’ailleurs, contrairement aux années 80 et même à la décennie noire du début des années 90 jusqu’au milieu des années 2000 quand les parents n’accompagnaient même pas leurs enfants même si ces derniers parcouraient parfois des kilomètres pour arriver à leurs établissements, aujourd’hui, chaque famille est contrainte à déléguer l’un de ses membres à faire le pied de grue devant le portail de l’école pour  » ramener  » l’enfant en sécurité à la maison. L’exemple nous vient de Tafoughalt dans la commune d’Ait Yahia Moussa. Bien que ce village soit le plus peuplé de la commune c’est-à-dire aussi que les habitations ne sont pas loin des trois écoles qu’il compte, les parents sont maintenant habitués à accompagner leurs enfants parce qu’ils ont cette phobie d’enlèvement. Car, selon certains villageois, l’été dernier, un enfant a échappé à une tentative d’enlèvement.  » Deux individus ont suivi un enfant à peine âgé de dix ans. Ils ont essayé de le prendre avec eux. Mais, le bambin a compris qu’il s’agit de personnes étrangères et il a pénétré dans une épicerie du coin. Les deux individus ont pris alors la fuite », témoigne un habitant du village. C’est pourquoi, d’ailleurs, les enfants ne veulent plus aller seuls à l’école. Tout de même, les habitants de certains quartiers, situés à plus d’un kilomètre de l’établissement du centre-village, ont désigné au tour de rôle des personnes qui devront les accompagner en groupe.  » Presque chaque jour, il y a un parent qui va avec le groupe. Au retour, c’est la même chose. Quand il s’agit surtout des petits de la classe préparatoire, ce sont presque tous les parents qui les accompagnent. Ce sont des mesures que nous avons prises depuis le début de l’année. Même si rien ne s’est pas passé dans notre village, il est quand même très important d’être à leurs côtés pour leur éviter toute mésaventure », nous explique un parent d’Ikharvène à plus de deux kilomètres de l’école. Certains d’entre eux évitent les raccourcis. Pour les parents, ce phénomène est à prendre au sérieux notamment en hiver parce que le soleil ne se lève pas tôt. En tout cas, même si cela ne reste qu’au stade d’appréhension, la vigilance est de mise.

Amar Ouramdane

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