Le mémorial Ali Mellah sans statut

Partager

Si ce lieu ne sera pas doté d’un statut, il n'est pas possible de le rentabiliser&quot,; nous répond, d'emblée, un responsable local rencontré sur les lieux.

Ce mémorial, connu sous le nom du musée Ali Mellah, réalisé au début des années 2000, se trouve aujourd’hui à l’abandon. En plus de toutes ses structures fermées, la stèle se dégrade de jour en jour. Lors de notre virée sur les lieux, il nous a été donné de constater que la liste des martyrs a carrément perdu des couleurs à telle enseigne que les noms sont illisibles. Mais, ce qui attire encore l’attention ce sont ces fissures qu’elle a subies au fil du temps. « De l’eau rentre d’en haut, on a peur qu’elle éclate », déplore un moudjahid qui nous a accompagné dans ce site. D’ailleurs, selon nos informations, aussi bien les associations des fils de chahid de la région que l’organisation des moudjahidine locale n’ont pas cessé de rédiger des rapports et de lancer à chaque occasion des appels afin que ce mémorial ait un statut. « C’est une condition sine qua non pour que ce musée ait son personnel parce que, maintenant, c’est grâce aux jeunes du filet social qu’il est ouvert sporadiquement, notamment lors des fêtes historiques, sinon il est toujours fermé. Pourtant, comme vous voyez, c’est une structure qui peut servir à beaucoup de choses », ajoute notre accompagnateur. Effectivement, dans ce site, il y a une salle de lecture, une bibliothèque, une autre salle utilisée comme musée où sont conservés des documents historiques, des objets appartenant à la période de la guerre de libération nationale, des portraits de chouhada… Il faut aussi noter que ce musée a été doté de plus de 5 000 ouvrages, toutes disciplines confondues, dont la plupart sont des livres d’histoire. Notre accompagnateur nous fait savoir que la salle de lecture est souvent ouverte où les candidats au Bac y préparent leur examen. « Nous demandons à tous les responsables concernés de jeter un œil vers cette structure en désuétude », lance ce moudjahid. On a appris que dernièrement, une commission s’est déplacée sur les lieux et a pris tous les levers topographiques nécessaires de cet endroit. Est-ce la première étape pour lui constituer un dossier d’affiliation au ministère des Moudjahidine comme le souhaite la famille révolutionnaire à Tizi-Gheniff ? C’est une question qui attend toujours des gestes de cette tutelle.

Amar Ouramdane

Partager