Le lait en vente concomitante

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Le problème de la rareté du lait en sachet semble s’être installé dans la durée. Les citoyens n’ont pas le temps de savourer une période de disponibilité du produit qu’une autre pénurie survient, sans raison apparente.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les revendeurs dans les villages ont tout bonnement augmenté leurs prix de deux dinars, parfois plus. Ne pouvant faire de même, certains commerçants de la ville d’Aïn El Hammam ont trouvé une autre astuce pour profiter de l’aubaine. Ils ont réinstauré la vente concomitante. Ainsi, pour deux sachets de laits achetés au prix de 25 dinars, le client est contraint d’en prendre un troisième appelé communément «lait de vache», pour 50 DA. Et les services chargés de contrôler ce genre de pratiques ne bougent pas le petit doigt. Un état de fait qui provoque le courroux des citoyens pour qui un sachet revient donc à près de 35 DA. Un revendeur à qui nous avons demandé les raisons de ce phénomène qu’on croyait banni depuis les années 90 nous rétorquera : «Je n’y suis pour rien. La faute incombe aux distributeurs qui ne consentent à nous livrer un quota que si nous acceptons de prendre 20% de la commande en lait de vache. Je suis bien obligé d’agir de même pour m’en débarrasser». Quant aux derniers mis en cause, ils accusent l’usine de production du lait en sachet qui leur impose des quotas. Qui croire ? Est-ce légal ? Que font les contrôleurs ? Des questions qui exigent des réponses. En attendant, les citoyens se résignent, ne pouvant se passer du lait en sachet, moins cher que celui en poudre. En outre, de nombreuses anomalies parsèment la vente de ce produit. On remarque souvent que les sachets sont entassés dans des bacs sales, gorgés de lait, dégoulinent et exhalent une odeur fétide. «Et si on ne contrôle pas nos achats, on risque de payer des sachets percés ne contenant que la moitié du produit», nous dit un citoyen qui tournait ses sachets dans tous les sens pour vérifier avant de prendre la décision de les acheter. Plus grave encore, les consommateurs accusent certains producteurs de ne pas doser leur produit suivant les normes requises. La consistance du lait a maintes fois été mise en cause par les clients qui le comparent à de «l’eau colorée en blanc». La filière a plus que besoin d’une remise en ordre.

A.O.T.

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