Les enseignants en formation

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Poursuivant son cycle de formation au profit des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi-Ouzou, l’inspecteur de cette langue, en l’occurrence Arkoub Abdellah, a réuni les enseignants de la commune de Tizi-Ouzou pour une formation didactique.

Cette rencontre qui s’est déroulée au CEM Azib Ahmed les 5 et 7 novembre 2016, était une occasion pour les enseignants de tamazight de se familiariser avec une méthode d’enseignement, la pédagogie de projet, qui est en vogue actuellement et qui est préconisée, pour rappel, par le ministère de l’Éducation. «Cette formation est pratique. Les enseignants doivent la vivre d’abord pour pouvoir la transposer en classe avec leurs apprenants. On est vraiment loin des leçons magistrales et de ces méthodes transmissives qui montrent leurs limites actuellement. À l’heure du numérique, l’enseignant n’est pas la seule source du savoir», dira M. Arkoub, inspecteur et formateur avec deux autres enseignants, Ali Bekhti et Hocine Moula. D’après Ali Bekhti, «la pédagogie de projet est une méthode qui met l’apprenant au centre des savoirs. Le projet n’est qu’un moyen d’apprentissage et non une fin en soi. Le processus d’apprentissage est autant important que le produit». «Pour se faire, un dispositif de travail est indispensable pour concrétiser les objectifs de cette méthode d’enseignement. Il consiste à installer des sous-groupes qui réaliseront des projets qu’ils ont, eux-mêmes, choisis au préalable. Ces groupes-projets travailleront entre eux, dans un esprit collaboratif et coopératif sous la responsabilité du grand-groupe. Le dispositif est entrecoupé par des moments de synthèse et d’évaluation des projets ainsi que par un forum de discussion. Ce dispositif permettra l’installation des compétences chez les apprenants. Il ne s’agit pas de mémoriser les connaissances et de les restituer le jour de l’examen, comme un perroquet (le parcoeurisme). Au contraire, la compétence est un savoir-faire, c’est de mettre les connaissances en pratique dans un contexte réel pour atteindre un objectif», argumentera, pour sa part, Hocine Moula. Selon les impressions des enseignants, cette méthode peut constituer une alternative pour peut qu’il y ait un suivi et une continuité dans la formation du personnel pédagogique. «Cette méthode m’incite à travailler d’avantage. J’ai hâte à l’appliquer avec mes élèves même si cela demande un peu de temps pour la maîtriser. Travailler ainsi, je serai, évidemment, contre la retraite anticipée. On sort complètement de la routine, un vrai épanouissement pour les élèves. Pour tout résumer, je dirai que je viens de changer de vision par rapport à ma profession», confie Fariza Kechir, une jeune enseignante de la région d’Ouaguenoun.

Mazigh Slimani.

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