Une commune en souffrance

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Ahnif communément appelée Maillot-gare est la dernière commune kabyle du sud partageant ses “binettes” avec la wilaya de M’sila (Sidi Daoud et Ouanougha), née du découpage administratif de 1984. Elle abrite une population estimée à treize mille âmes réparties sur treize localités d’une superficie globale de 1 590 hectares dont 700 de forêts vierges et denses. Même si deux projets PPDR ont été validés et un troisième est en cours d’étude pour la commune, ils sont loin de répondre aux attentes des agriculteurs d’Ahnif. Signalons que les projets de développement qui ont été retenus par l’Etat dans le programme dit “Vers le retour des populations de l’exode vers leurs villages” pour quelques villages reculés de la commune ayant connu des exodes massifs à l’image d’Ighzer Oumaziav et Ighil n’Ath Ameur, sont tombés à l’eau, selon le P/APC. Par ailleurs, notre interlocuteur nous a informé que le directeur de l’agriculture de la wilaya de Bouira, en compagnie d’une importante délégation, a effectué dernièrement une visite de travail qui l’a conduit sur différents sites où des promesses d’aides dans divers domaines, tels que l’ouverture des pistes et la réalisation des retenues collinaires, ont été données. La préoccupation primordiale de la nouvelle équipe dirigeante de la commune d’Ahnif est l’absorption du chômage. Comme première action dans ce volet, l’exécutif a procédé à la désignation des terrains d’assiettes qui recevront les locaux commerciaux déjà inscrits dans le cadre du programme présidentiel dit “100 locaux par commune”. D’autres projets sont prévus par la même équipe dans le même cadre, à l’image de la réouverture de la gare ferroviaire de la commune qui compte parmi les plus anciennes de la wilaya de Bouira. Le démarrage des travaux du tronçon de l’autoroute Est-Ouest, qui traversera la commune sur un rayon de 15 kilomètres, est attendu avec impatience, car sur ce point, les responsables locaux insistent sur le fait que les jeunes de la commune sont prioritaires pour y travailler. En matière de ressources financières, ces mêmes représentants légitimes de la population, en plus du droit d’accès de la conduite du gazoduc qu’ils comptent demander aux administrations concernées, comptent relancer le projet de l’extraction du gypse et lui trouver un promoteur compétent car déjà abandonné par deux entreprises par le passé, idem pour la pierre bleue, le maire et son équipe sont à la recherche de promoteurs pour l’implantation de concasseurs. En matière d’AEP, la commune a bénéficié dernièrement de plusieurs enveloppes financières pour l’alimentation de la partie nord depuis la source noire (l’Aïssar averkhane), située dans la commune de Saharidj (projets en cours de réalisation), mais dans la partie sud qui abrite la plus grande majorité de la population, les riverains continuent à s’approvisionner à partir de puits individuels dont le débit est généralement faible, d’où la nécessité d’une prise en charge sérieuse par l’Etat de ce problème épineux. Au même sujet, nous apprenons auprès des responsables locaux que l’étude d’un projet de captage d’une source d’un débit de 9L/s lancé depuis belle lurette est à l’arrêt pour des raisons sécuritaires. Quant à l’assainissement, mis à part le chef-lieu de la commune, tous les villages de la commune sont privés de cette commodité, les villageois utilisent des fosses septiques individuelles. Ici, de même, l’urgence de la prise en charge n’est pas à écarter. La dégradation avancée de l’état de toutes les pistes de la commune nécessite de son côté une réhabilitation, en particulier le chemin de wilaya n°11 qui est emprunté quotidiennement par plusieurs centaines d’usagers.

Omar Soualah

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