Un village géré par deux communes

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A première vue, cela pourrait apparaître comme une banale histoire sans intérêt, mais face à la réalité, c’est tout à fait le contraire. En effet, l’affaire remonte à 1985, lorsqu’il y eut découpage administratif, et qui vit naître la commune de Souk Oufla à partir de la commune-mère (Chemini), à laquelle fut rattachée Tissira. Mais les habitants de ce dernier ont refusé que ce village soit intégré à Souk Oufla, et ignoraient qu’ils disaient bonjour aux problèmes. Par conséquent, ce village est administré par Chemini, dans tous les domaines, ce qui pousse à songer de même les services des eaux. Or, c’est tout à fait inverse, car l’eau est gérée par l’APC de Chemini et distribuée par l’APC de… Souk Oufla. Cependant, là où l’affaire prend une tournure particulière, due à la mauvaise gestion de l’eau, les Tissirois ont passé tout l’hiver sans ce précieux liquide, malgré la forte chute de la neige, ce qui les à contraints à prendre leurs jerricans et aller vers la fontaine (imaginez-les). Sans être pessimiste, il semblerait que les villageois verront le calvaire du port de l’eau durer encore cet été.“Pourquoi la mairie de Chemini n’a pas pu résoudre le problème d’autant que les factures, on les paye chez elle ?”, s’interroge avec un grand dépit, le président du comité de village. Un autre citoyen ajoute : “Malgré nos maintes réclamations, la distribution n’a pas changé d’un iota”. A noter que ce vécu a été refusé par tout le village, qui lui vit cette mesure comme discriminatoire. Contactées par nos soins, les deux mairies concernées, expliquent que l’alimentation pour Chemini est de 2 jours consécutifs et le 3ème pour Souk Oufla, ce qui fait dire que pour Tissira, c’est 1 jour. Pour les autorités, la situation est beaucoup moins alarmante que celle racontée par les Tissirois. Le maire de Chemini nous informe que le retard de réalisation d’une nouvelle conduite spécialement pour le village concerné est dû au manque de moyens à l’instar de la tuyauterie, et qui sera gérée entièrement par Chemini d’ailleurs. Du côté de Souk Oufla, le secrétaire général (il y a pas d’élu), voit la situation autrement, car pour lui, la distribution est régulière, mais ce manque est dû à la mauvaise conduite de l’eau qui est d’ailleurs ancienne et usée même. Mais c’est toujours le village qui paye. Ayant longtemps tourné le dos aux appels des Tissirois, le maire de la commune de Chemini semble avoir compris, en leur promettant une nouvelle conduite. Face à ces promesses faites par le premier responsable de la commune, la situation évolue lentement, faute de moyens. Mais pour les habitants du village suscité, le temps semble lent.

Salah Benreguia

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