La déperdition scolaire en cause

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Même si la wilaya de Tizi-Ouzou occupe toujours le podium en termes de performance au baccalauréat, et ce depuis plus de 7 années, il n’en demeure pas moins qu’à chaque rentrée scolaire, les rangs des exclus du système scolaire s’élargissent. Ainsi, plus de la moitié des élèves inscrits à l’école ne dépassent pas le cycle moyen, dit-on dans les milieux de l’éducation nationale. On en voit des dizaines de nouveaux visages juvéniles dans les villages et villes, oisifs et sans perspectives. En effet, l’on ne peur réfuter, aujourd’hui, que la déperdition scolaire reste un phénomène qui ne cesse d’aller crescendo. Ainsi, ils sont innombrables ces jeunes élèves qui quittent les bancs des classes pour moult considérations. Dans la région de Maâtkas, par exemple, les élèves, tous cycles confondus, qui quittent précocement l’école se comptent par dizaines. «Il faut dire aussi que l’exclusion des élèves par l’administration scolaire a une bonne part de responsabilité dans ce phénomène», estime un parent d’élève. Ainsi, ce ne sont pas tous les enfants qu’on rencontre dans la rue qui ont choisi de leur propre gré de quitter les bancs de l’école, une partie a été tout simplement «virée». Et une bonne partie d’entre eux se trouve tentée par les multiples fléaux sociaux, telles la délinquance, l’immigration clandestine ou tout simplement l’oisiveté car, faut-il le rappeler, ce n’est pas la totalité de ces adolescents qui sont réinsérés dans le circuit de l’enseignement et de la formation professionnels. Bien plus dramatique, des cas d’enfants qui quittent l’école pour se diriger tout droit vers la vie active sont légion à travers les quatre coins de la wilaya de Tizi-Ouzou. On en trouve des adolescents de 16, 17 ans, et parfois moins, «bosser» dans des chantiers, des cafés et restaurants, chez les commerçants de détails ou grossistes, et ce notamment à Tizi-Ouzou ville. C’est dire enfin que pour l’heure, rien n’a été vraiment effectué pour juguler, un tant soit peu, toute cette déperdition scolaire dans cette contrée, où l’analphabétisme demeure également une fatalité. De l’avis des citoyens, lutter contre ce fléau ne devrait pas être seulement l’apanage des parents. Les pouvoirs publics, les médias et le mouvement associatif doivent tous s’impliquer pour éradiquer ce vilain phénomène de société qui ne fait qu’alimenter cette délinquance grandissante, préconise-t-on.

C. A.

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