Ces fruits symboles de la Kabylie !

Partager

Si la Kabylie peut se prévaloir de plusieurs produits qui font sa renommée, les figues fraîches et les figues de Barbarie en ont de tout temps été les fruits symboles.

Même si ces fruits, depuis quelques années, ont perdu de leur prestige, notamment auprès des plus jeunes, mais pour les autres, les nostalgiques, un été sans figues fraîches ou figues de Barbarie n’est pas un été au sens kabyle du terme. Vous avez beau leur parler des autres fruits d’été, comme les raisins, les melons et les pastèques, ils ne vous écoutent point. Pour eux, ces produits sont des fruits de la ville qu’on achète au kilo qu’on mange en dessert après les repas, avec parcimonie, parce que quel que soit leur prix, on croit toujours qu’on les a payés trop cher. Les figues fraîches et les figues de Barbarie, en revanche, dans les villages de Kabylie, du moins dans le temps, ont toujours été gratuites. Même si vous n’en possédez pas, vous n’en manquerez jamais. Et puis, il n’y a pas d’heure pour en manger. Néanmoins, les deux fruits gagnent à être cueillis à la rosée du matin. Les figues de Barbarie se présentent légèrement bombées, de couleur jaune tirant vers le rouge. Elles poussent sur le haut des raquettes. Pour se prémunir de leurs redoutables épines, elles sont cueillies avec une gaule spéciale de roseau ou une longue branche de laurier qui se termine par trois ou quatre dents où viendront se loger, un à un, les fruits avant qu’ils ne soient décrochés et déposés par terre. Il y a lieu ensuite, à l’aide d’une branchette de lentisque ou de caroubier, de les débarrasser de leurs épines et de les mettre dans un panier. Très délicates, les figues fraîches exigent tout autant de respect. Elles n’aiment pas l’excès de manipulation. Elles n’aiment pas non plus les sachets ou les bidons en plastique. Il faut les cueillir avec précaution et les déposer une à une dans un panier en osier ou, encore mieux s’il en existe encore, dans un panier en férule qui n’a pas d’aspérité pour ne pas les blesser. Pour cueillir les fruits qui ont mûri sur une branche trop élevée, les paysans utilisent une houlette d’oléastre pourvue d’un crochet, pour incliner et rapprocher la branche trop éloignée sans risquer de la casser. Les figues fraîches, disent les connaisseurs, sont à point lorsqu’elles sont bombées, fermes, légèrement fendillées et présentant à la pointe une goutte de sucre en forme de gelée. Les vrais amateurs de figues préfèrent les déguster à la rosée du matin, au pied de l’arbre.

B Mouhoub.

Partager