Da Mohand, un forgeron de 89 ans

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Il tient une boutique, en plein centre de Michelet. Malgré le poids des ans, il continue à manier le marteau qui se fait, de plus en plus lourd, mais il ne déroge point à ses habitudes. Qu’il neige ou qu’il pleuve, il est fidèle au poste malgré la distance séparant l’atelier de son domicile. Son attachement à son lieu de travail nous fait penser à Gaubert de Jean Giono. Orphelin de père, à deux ans, Da Mohand a débuté dans le métier de forgeron dès l’âge de 10 ans, comme apprenti chez son oncle avant de devenir forgeron à 16 ans. Reconnaissons qu’avec une carrière de 73 ans, qui l’a mené jusque dans les mines de l’Alsace. Il mérite tous les égards, lui qui a dépassé de deux fois et demi, le nombre d’années d’exercice (32), requis pour postuler à une pension de retraite. D’une carrure imposante, cette force de la nature est comparable à un boxeur poids lourd dont il rappelle l’allure même si le pas se fait de plus en plus pesant, ces derniers temps. Tous les fellahs de la région savent à quelle porte frapper, lorsqu’il s’agit de réparer ou d’affûter leurs outils. La réputation de cet homme est faite depuis longtemps, dans tout Ain El Hammam. Son habileté et son ardeur à l’ouvrage font que son nom est étroitement lié à sa profession et au travail fignolé. Aussi, il n’est pas rare que les gens vous le recommandent pour divers travaux, nécessitant de l’adresse et que notre homme réalise, en un tour de main. C’est avec le sourire et un chapelet de belles paroles qu’il vous accueille à l’entrée de sa boutique et vous demande, toujours des nouvelles de vos proches, en guise d’introduction. Connu de tous, il faut dire, aussi qu’il est devenu une personne populaire à Aïn El Hammm, où il a noué des relations cordiales avec tous ceux qui ont pu l’approcher. Si vous passez du côté de la station des fourgons et que vous entendez le doux tintement du marteau sur l’enclume, passez voir Da Mohand. “ça vaut le détour” vous ne serez pas déçus.

Nacer B.

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