Le terrain de la discorde

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Avant-hier, dimanche, le même scénario s’est renouvelé lorsque des engins ont entamé la veille le déblayage du terrain. Un sit-in est par la suite observé par la majorité des familles résidantes et des parents d’élèves qui ont obligé pacifiquement les ouvriers à arrêter le travail. A noter que l’objet de cette manifestation est le refus de transformer ce terrain prévu comme un espace vert en une aire de jeux pour les enfants du quartier et par récochet, les élèves de l’école primaire, en lotissement de construction. `”C’est le seul endroit de libre qui nous reste à Draâ El Bordj et où nos enfants en bas âge pourront s’amuser et se défouler”, nous dira une mère de famille et enseignante dans cette école. Selon eux, “une décision d’annulation en bonne et due forme de la construction a été faite par les services concernés”. Celle-ci, toujours d’après les familles protestataires, serait entre les mains du P/APC. En effet, pendant le sit-in, une commission de l’urbanisme, portant dans ses documents ladite décision, a été dépêchée et a rencontré les représentants de la coopérative immobilière et les a informés de cette décision. Ces derniers refuseront d’en prendre acte sous prétexte qu’ils n’ont pas été informés auparavant. La commission repartira bredouille. Par ailleurs, lesdits représentants de cette coopératives affirment avoir en leur possession un certain nombre de documents qui plaident en leur faveur, notamment les actes de propriété qui leur donneraient le droit d’exploiter ce terrain qui serait le leur. Ils ajouteront que “ce problème remonte à pas mal de temps depuis 1995, lorsque l’APC nous avait suggéré un autre que nous avions refusé. L’affaire a été portée en justice, d’abord à Bouira puis à la Cour suprême”. “Par la suite et en 2004 poursuivent-ils, l’APC nous a proposé un autre choix que nous avons accepté avec une condition qui est de nous donner un autre terrain au lotissement Harket ou celui situé près de la CNEP”. Ils préciseront qu’aucune réponse ne leur a été donnée jusqu’à présent. Ceci étant dit, à qui incombe la faute ? D’une part, les protestataires ne sont pas dans le tort à partir du moment où ce terrain servirait aux élèves de l’école primaire s’il venait à être doté d’une aire de jeux et d’un espace vert. D’autre part et à en croire l’autre partie, les 8 familles ont tout fait pour que ce problème ne prenne par une telle proportion. “Nous avons proposé au P/APC trois solution : soit il nous donne l’autre terrain que nous lui avons demandé auparavant, soit nous vendrons à la commune ce terrain et l’APC en fera ce qu’elle voudra, soit il nous donne logements”, diront-ils à la fin. Dans cette batterie de propositions n’y a-t-il pas une qui ménagerait le chou et la chèvre ?

B. Mechoub

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