Besoin pressant d’un centre d’entero-stomathérapie

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Les services prodigués par l’Office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) s’avèrent insuffisants pour prendre en charge les stomisés de la wilaya de Béjaïa.

«La mission du service public dévolue à l’ONAAPH, afin de subvenir aux besoins de tous les handicapés, semble ne pas convenir aux problèmes que rencontrent les stomisés en particulier (…) cet organisme n’arrive pas à remplir sa mission non seulement du point de vue quantitatif (les ruptures de stocks sont fréquentes et régulières), mais surtout du point de vue qualitatif puisque les produits distribués gratuitement ont souvent présenté des désagréments et étaient, donc, inefficaces et inconfortables à plus d’un», s’indigne une personne de Béjaïa qui a subi une stomie. Cette même personne précise vivre «une situation dramatique» au même titre que tous les autres stomisés de la wilaya de Béjaïa. Elle ajoute que cela semble compréhensible, car cette distribution «gratuite» ne procure apparemment aucune rentabilité «plus-value» à cet organisme devenu autonome et, donc, obligé de réaliser un équilibre financier parfait. Selon notre interlocuteur, les poches pour stomisés, disponibles dans les officines pharmaceutiques au coût réel de 250 et 350 DA la poche, ne sont pris en charge par la sécurité sociale (CNAS et CASNOS) que partiellement, puisque là aussi, elle (la sécurité sociale) préfère se baser sur le coût des produits commercialisés par l’ONAAPH. Voilà donc, «deux organismes à vocation hautement sociale en défaut par rapport à leur mission initiale réglementaire». Poussés dans cette impasse, les stomisés n’ont d’autres choix que de se rabattre sur les chiffons, les sachets de lait et autres bouteilles en plastic. Dernièrement, un membre de l’association des stomisés de Béjaïa, craignant la remise en cause de la sécurité sociale malgré les engagements et les promesses données depuis 1962, avait rappelé que «les stomisés, déjà fragilisés par leur maladie ne savent plus à qui ni où se plaindre». Leur association, depuis sa création en 2001, n’a eu de cesse de plaider pour la création à Béjaïa d’un centre d’entero-stomathérapie pour soulager un tant soit peu les stomisés de leur maladie. Elle souhaite, entre autres, multiplier les activités récréatives pour les stomisés, afin de les faire sortir de leur isolement et de leur dépression qui souvent aggravent l’évolution de la maladie. Le problème de la disponibilité des poches n’est pas réglé de manière définitive, tant que ces malades ne sont pas au centre des préoccupations des responsables et des institutions, insiste-t-on. L’action de l’ASB ou d’autres associations est condamnée à rester au stade de la figuration sociale où domineront l’impuissance et la culpabilisation.

B. M.

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