La Fête du couscous aux oubliettes ?

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Tout le monde se demande pourquoi la Fête du couscous, initiée par des artisans à Frikat, en 2005, n'a plus eu lieu depuis.

«Pourtant, c’était une occasion pour les fabricants de ce mets traditionnel de faire la promotion de leur produit pendant toute une semaine, au cours de laquelle d’autres riches activités se tenaient aussi, pour sortir la commune de sa léthargie», dira un commerçant du chef-lieu, qui regrette que la fête soit mise aux oubliettes. Et de poursuivre: «Dans les autres localités, de telles fêtes sont maintenues. L’austérité ne toucherait donc pas toutes les régions ? S’agit-il quelque part d’une volonté de mettre au placard cette idée ? Il ne faut pas oublier que tous les responsables qui ‘’défilaient’’ sur les lieux (Frikat) avaient promis de faire de cette fête un événement national». Cet avis, la majorité de la population, à commencer par les commerçants, le partagent. «Pourquoi les fêtes de la poterie, du tapis, du bijou, de la figue, de la cerise et j’en passe sont rééditées chaque année et pas celle du couscous ?», enchaînera un cafetier du chef-lieu. «Pendant toute la durée de ce rendez-vous annuel, notre chiffre d’affaires augmentait parce qu’on recevait des centaines de visiteurs par jour. Aujourd’hui, personne n’en parle. C’est regrettable !», dira la même personne. Il va sans dire que ce rendez-vous culinaire avait fait de ce petit chef-lieu communal un lieu de pèlerinage pour des milliers de visiteurs, surtout qu’en parallèle, plus d’une quarantaine d’artisans venaient des quatre coins du pays pour exposer leurs produits du terroir. Pour un responsable local, l’APC n’a aucun moyen de prendre en charge un tel événement. «Pour la quatrième édition, nous avions engagé des travaux de réfection au CEM Frères Sellam, qui abritait cette manifestation. Mais au moment du règlement de la facture, nous étions seuls face au problème. Personne n’est venu nous aider. Pour l’événement de cette époque, la cagnotte était tout de même conséquente et il ne manquait pas d’argent. Mais, pour aujourd’hui, la donne a entièrement changé, l’APC ne peut engager aucun sou sans l’aval du contrôleur financier. Par ailleurs, je ne sais quelles dividendes la commune tirera d’un tel événement», répondra un ex-élu à l’APC. «Même les artisans fabricants de couscous et ses dérivés ont quelque peu reculé. Sinon, pourquoi ils ne s’unissent pas pour ressusciter cette fête, du moment qu’elle leur permet de faire la promotion de leurs produits ? », s’interrogera un autre ex-élu. «Un tel événement devrait être sauvegardé parce qu’il est l’occasion de faire connaître ces produits du terroir, dont la réputation a dépassé nos frontières», jugera, de son côté, un membre du mouvement associatif. À rappeler que les responsables, aussi bien de la wilaya, du tourisme, de la chambre d’artisanat et des métiers, s’étaient tous engagés à conjuguer leurs efforts pour élever ce rendez-vous culturel, qui commençait à s’ancrer dans cette commune, au rang de fête nationale. Il a été même question de construire une auberge qui servirait de logis aux artisans exposants et autres participants, afin d’éviter d’utiliser les CEM du chef-lieu comme lieux d’hébergement. Qui fera quoi pour redonner à cet événement la place qui lui revient parmi toutes les fêtes organisées ici et là?

Amar Ouramdane

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