Un enseignant dénonce «l’injustice» de la DE

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Après une vingtaine d’années de loyaux services pour Tamazight et l’Éducation en général, des professeurs d’enseignement moyen se sont vus rétrogradés au grade de professeur d’enseignement primaire. Parmi eux, Hamid Derradj, enseignant au CEM Ibn Khaldoun. «J’ai commencé en 1998 avec une licence en économie. Durant, cette carrière d’une vingtaine d’années, j’ai formé de nombreuses générations non seulement d’élèves mais aussi de jeunes professeurs. Actuellement, je suis promu professeur principal de cette matière», commence-t-il son récit. Dernièrement, tout comme sept autres de ses camarades, il a été convoqué à la direction de l’Éducation. «C’était ma journée libre. Je n’étais pas informé par mon directeur à temps. Je m’y suis rendu, et on m’apprit que mon dossier était déjà transféré au bureau du primaire», poursuit-il. Notre interlocuteur se dit choqué par la réponse évasive qui lui fut donnée. «C’est pour généraliser Tamazight au primaire, était la réponse du représentant de la direction de l’Éducation, sans aucune autre explication convaincante», ajoute-t-il. «Devant mon insistance, le chef de bureau me montra mon dossier où manquait curieusement ma licence. Il m’assura que ce document n’était pas dans le dossier lorsqu’il lui fut remis. Une énigme, il ne manquait que ce diplôme dont je lui remis une copie avant de quitter les lieux», poursuit cet enseignant qui nous confie que, depuis ce jour, les portes de l’académie lui sont fermées. «On me refuse, depuis plus d’un mois, de voir le directeur, alors que tous les autres sont reçus sans aucun problème», dit-t-il. Le comble, selon lui, est qu’il fut convoqué pour corriger le BEM, malgré sa rétrogradation au primaire. «Sur quels critères, m’a-t-on promu au grade de professeur principal ?», se demande-t-il, comme pour souligner ce paradoxe. Ce professeur ne compte pas s’arrêter là « J’irai jusqu’au bout. Au lieu de recruter, notre administration recourt à des mesures sans fondement. Tous les professeurs licenciés des autres matières doivent être rétrogradés pour donner une teneur à cette décision me concernant, sinon, je ne la perçois que comme une méprisante injustice», dit-il, visiblement irrité, ajoutant «Cette sanction est d’ordre politique, l’administration sait que je suis le porte-parole du collectif national pour la défense de l’identité, et que je suis toujours en tête de toutes les marches pour la promotion de Tamazight. Cette décision n’est qu’une sanction grotesquement voilée», conclut-il.

A. O.

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