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été - Location de matériel pour fêtes : Une activité en plein essor

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C’est devenu un rituel : dès que la saison estivale pointe le nez, nombreux sont ceux qui transforment leurs garages en caverne d'Ali Baba. Pleins de citoyens s’improvisent «loueurs de tables, de chaises, d’ustensiles de cuisine et même des tentes…

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L’activité prend un tel envol qu’à chaque coin de rue, une plaque indique: «loue matériel pour fêtes». «Mes garages ne trouvent pas preneur durant l’année. Mais, la saison estivale, un jeune le loue pour y déposer du matériel pour fêtes. C’est une activité saisonnière qui ne demande aucun document. Et puis, je profite pour le rentabiliser», nous confiera un résident du lotissement Nord. D’ailleurs, ces «commerçants» occasionnels choisissent des endroits souvent retirés pour éviter les services de contrôle. «Avec mes économies, j’ai pu acquérir ce matériel», nous dit l’un de ces loueurs. Dans son garage, il y a tout. De la petite marmite à une tente qui peut contenir jusqu’à une trentaine de convives. Pour les tentes, les gens n’ont pas encore cette idée de servir leurs invités sous une tente. Mais, c’est une solution non négligeable pour ceux qui n’ont pas d’espace», nous dira un jeune homme qui attendait ses clients pour charger le matériel qu’il venait de louer. Et d’ajouter : «Avec dix mille dinars, le client peut avoir de quoi passer sa fête.» Sur une camionnette qu’on chargeait, il y avait un congélateur, une dizaine de tables, des chaises, des couscoussiers, des assiettes. «Je n’ai pas à solliciter la famille et les voisins pour me prêter du matériel. Je trouve géniale cette idée de location de matériel pour fêtes. Ce qui constituait une angoisse auparavant, est devenu de nos jours, une chose simple. Et chacun trouve son compte», nous déclara la personne qui venait de louer ce matériel. «J’ai un carnet où sont consignées les cordonnées des clients avec la date de livraison et celle de remise du matériel loué», nous apprend le propriétaire, ajoutant, «les nantis préfèrent louer des salles de fêtes. Mais pour celles-ci, il faut prendre un rendez-vous. L’inconvénient est qu’on est généralement obligés d’avancer ou reculer la date de la fête, conditionnés par la disponibilité des salles. De plus, nos fêtes ont perdu ce charme d’antan où tout se faisait chez soi et où la solidarité était réellement palpable. Avec ces salles, l’ambiance a changé, on a l’impression d’être dans un restaurant animé.» Dans le même sillage, un des clients présents dira de son coté : «Nous voulons revenir à nos traditions, car je ne pense pas qu’on fait mieux en nous soumettant, comme on le fait, à toutes les nouveautés sans peser le pour et le contre. Ces salles des fêtes ne le sont que pour les propriétaires qui font le plein en pratiquant des prix astronomiques. Ils justifient tout par les commodités et le luxe des lieux comme si tu ramènerais ça avec toi. De plus, nous avons presque perdu un pan important de la culture de notre société. Où est cette salle où tu entendras les bons vieux chants de nos mères et nos grand-mères qui ont traversé le temps grâce à la transmission orale qu’assuraient justement ces occasions de fêtes ? De nos jours, on n’entend dans nos fêtes que des chansons ressassées à longueur de journées qui plus est, dans un volume à te perforer les tympans. Quant au respect de l’autre, je plains les pauvres riverains de ces lieux.»

Amar Ouramdane

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