Les habitants refusent de quitter leurs maisons

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L’exécution de l’arrêté de démolition des bâtiments du centre-ville d’Aïn El Hammam s’avère un problème épineux auquel les autorités devront faire face.

Devant le danger qui menace les personnes et les biens, dans cette partie de la ville jouxtant le marché hebdomadaire d’un côté, et la rue Colonel Amirouche de l’autre, l’APC ne peut demeurer les bras croisés. Son premier responsable a donc pris, il y a quelques mois, un arrêté de démolition de deux immeubles menacés d’effondrement. En plus des responsables de la wilaya de Tizi-Ouzou, saisis en priorité, le document a été adressé également aux locataires des appartements en danger, sommés donc de quitter les lieux. Cependant, les habitants ont vite réagi en se consultant pour prendre une décision commune. Les futurs sinistrés, qui nous ont contactés, insistent pour dire qu’ils ne quitteront pas les lieux s’ils ne sont pas relogés ailleurs, dans des appartements décents. «Nous avons acheté ces maisons et ces locaux avec notre argent. Nous ne les quitterons pas du jour au lendemain, sans aucune compensation. Où allons-nous habiter ?», dit l’un d’eux disant ne pas avoir d’autre maison que celle qu’on lui demande de quitter. Rappelons qu’une situation identique s’est présentée en 2009, lors de la destruction des trois autres immeubles qui menaçaient de s’effondrer. Malgré les promesses des responsables locaux d’alors, les propriétaires des logements et des locaux commerciaux sinistrés n’avaient consenti à évacuer les lieux que «pour être relogés immédiatement», disaient-ils. Une requête à laquelle le chef de daïra de l’époque avait répondu positivement afin d’ «éviter que l’inévitable n’arrive», selon lui. La commune de Michelet ne possédant pas de logements à attribuer, il fallait en quémander auprès de la commune voisine d’Aït Yahia qui disposait d’immeubles neufs non encore attribués. Cependant, cette solution «provisoire, pour quelques mois», en attendant la construction de logements à Aïn El Hammam, dure encore. Les habitants mal logés d’Aït Yahia ne cessent de revendiquer «leur bien» qu’on ne peut leur restituer pour le moment, vu que la réalisation des logements, en construction au quartier Sidi Ali Ouayahia, à la sortie Est de Michelet, accuse un grand retard. Certains commerçants, parmi les plus anciens de Michelet, reviennent souvent à la charge pour exiger des autorités un recasement, «même en dehors de Michelet». Pour le moment, malgré les multiples démarches qui se s’étaient soldées par autant de promesses, ils ne voient rien venir. Certains parmi eux, sont devenus chômeurs alors que d’autres, patrons à une époque, se retrouvent comme manœuvres ou garçons de cafés. Une situation qui risque de se reproduire pour les nouveaux sinistrés que la commune n’a pas les moyens de satisfaire.

A.O.T.

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