La prison, un lieu de vie

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Certaines personnes s’insurgent quand on parle d’améliorer les conditions de vie dans les prisons. « Hé ! disent-elles vous n’aIlez pas réclamer le confort pour des voyous, voleurs ou assassins ? Vous n’aIlez pas transformer les cellules en palace, avec télévision et tables de jeu ? Cela encouragerait les gens à commettre des infractions pour aIler en prison !  » Mais la réforme pénitentiaire n’est pas cela, ce n’est pas en tout cas faire des prisons des lieux de villégiature ou de détente. Quelles que soient les réformes qu’on y introduise, la prison restera un lieu où on expie les fautes qu’on a commises, avec pour principale sanction la privation de liberté. Mais être privé de liberté ne signifie pas qu’on est privé des autres droits, comme celui d’être traité dignement, celui de communiquer avec ses proches, celui d’être nourri correctement, de disposer d’un espace suffisant pour évoluer ou encore, si on en formule le besoin, de s’instruire. Un prisonnier, quelle que soit la faute qu’il a commise, reste un être humain. A l’exception des grands criminels qui passeront le reste de leurs jours enfermés, la plupart d’entre eux sont appelés, un jour, à quitter la prison et à revenir dans la société. Les traumatismes, les mauvais traitements subis en prison pourraient, notamment chez les plus jeunes, constituer un sérieux handicap pour la réinsertion. Or, c’est en prison que celle-ci devrait se préparer. Non pas dans des prisons surpeuplées et mal organisées comme c’est le cas aujourd’hui, mais dans des prisons humanisées qui, tout en restant des instruments de répression de la délinquance, soient aussi des lieux d’éducation, de préparation à un retour à la vie nominale.

S. Aït Larba

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