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Quand la prison libère

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La prison, lh’ebs, dans les langues algériennes, est ce qui freine, ce qui retient : yet’wah’bes, en kabyle, signifie à la fois, ‘’il a été emprisonné’’ et ‘’il a été arrêté’’. La prison est, en effet, l’arrêt de tout : des activités, de la liberté d’action, du travail, des études… Celui qui, d’une façon ou d’une autre, a enfreint les lois de la société, paye de sa liberté, ses actes. Mais si pour certains, la prison génère des traumatismes, parfois insurmontables, pour d’autres, elle stimule la résistance au désespoir et donne lieu à des exploits ! C’est ainsi que 202 détenus ont été reçus au baccalauréat (l’un d’eux, un homme de 36 ans, a même décroché la mention ‘’très bien’’- et 288 au brevet d’enseignement fondamental (BEF). Le traux de réussite au baccalauréat, dans les prisons, a été de 32,68, et au BEF de 51,29. Ces chiffres des lauréats des prisons, est selon le ministère de la Justice, qui a divulgué ces chiffres, en progression, puisque en 1999, seuls 13 détenus ont obtenu le baccalauréat et 4 le BEF. C’est bien sûr la joie parmi les prisonniers lauréats et l’encouragement pour leurs co-détenus : gageons que l’année prochaine, ils seront plusieurs centaines à se présenter aux deux examens et que le nombre de reçus sera en hausse. La réinsertion, c’est aussi cela : donner une formation aux détenus, notamment quand ils sont jeunes, leur apprendre un métier, quand ils n’en ont pas, développer chez eux l’instruction… Si le chômage et l’ignorance conduisent souvent au délit, l’instruction, elle, en libère…

S. Aït Larba

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