La région a besoin de médecins spécialistes

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M’chedallah, ou ex-commune mixte de «Maillot», qui s’étendait naguère de Tazmalt jusqu’a El Asnam à l’ouest, a vu le jour en 1925. Quatre-vingt ans (80) après, cette région rebelle et révolutionnaire, dont le nombre d’habitants dépasse de loin le seuil des 120 000, souffre encore d’un isolement caractérisé en matière de grands projets, tous secteurs confondus. C’est le cas particulièrement pour le secteur de la santé. A l’image de l’hôpital de la ville, construit dans les années vingt, a été pendant de longues années, un lieu de transit pour malades qu’on a de choix que de les évacuer vers d’autres hôpitaux. Et dire que bon nombre d’entre eux meurent en cours de route. Faute de grands moyens, on se contentait alors de gérer le parc roulant (Ambulances) et s’occuper de la simple médecine générale. Et pourtant, l’idée de l’ouverture d’un bloc opératoire remonte aux années 1970. Mais, il a fallu attendre la fin de l’année 2004 pour voir enfin ce projet, tant espéré par ces milliers d’habitants qui avaient assez souffert de déplacements trop risqués et très coûteux, se concrétiser sur le terrain. Si en matière d’équipements, le gros matériel requis et même sophistiqué pour toute intervention chirurgicale est acquise (aucune infection postopératoire n’a été enregistrée à ce jour), mais le personnel médical spécialisé demeure insuffisant, selon, M. Allache Abdelmadjid, directeur de cet établissement, qui nous a donné plus de précision à ce sujet : «Actuellement, on dispose de seulement d’un chirurgien généraliste et d’un orthopédiste. Dans l’immédiat, on est vraiment dans le besoin d’un chirurgien gynécologue et d’un spécialiste en réanimation-anesthésie. C’est notre chirurgien qui s’occupe de tout, avant et après l’opération. Certes on a formé des techniciens anesthésistes, mais pour des cas de chirurgies simples. Ils ne sont pas habilités à dresser des bilans prèopératoires, ou de diagnostics. C’est le travail d’un spécialiste. Donc, pour les malades à risques, on est contraint pour le moment de les évacuer ailleurs. Dès fois, lorsque c’est nécessaire (urgent), c’est le chirurgien généraliste qui se substitut au gynécologue, pour la pratique des césariennes, par exemple». «Disons que je suis sur les traces d’un gynécologue, mais surtout d’un anesthésiste, plutôt, je veux dire les convaincre à y venir. Généralement, ils exigent de meilleures conditions de travail : bonnes relations humaines, équipement adéquat, encadrement compétent, etc. Je pense que ce n’est pas ça qui manque à M’chedallah actuellement. On dispose de tout ce qu’il faut, même des logements équipés. Pourvu qu’ils viennent. On est conscient de la tâche, et les meilleures conditions de travail qui leur permettront de s’épanouir, voire de se perfectionner d’avantage, seront mises à leur disposition. Mon souci majeur, c’est d’arriver à optimiser le rendement de cet hôpital et à mieux servir cette population, qui je pense a déjà beaucoup souffert dans ce sens, par le passé. Autre chose, il y a d’autres personnes qui peuvent faire de même, je leur dirai que c’est le moment à jamais d’agir». En ce qui concerne le domaine privé, c’est aussi le désert. Aucun spécialiste ne s’est aventuré à s’installer dans toute la région, qui s’étend d’El Asnam, jusqu’à Tazmalt. Alors, les pauvres citoyens sont contraints de débourser des frais en plus, pour se rendre dans les villes voisines ; des fois pour de simples soins, ou pour des visites de contrôle. Là aussi, tous ceux qui nous avons sollicités pour savoir les véritables raisons de ce «boycott» de la région par les spécialités, ils évoquent l’ampleur de la clientèle et le caractère commercial de ces spécialités, avant tout. Ils (spécialistes) préfèrent plutôt s’installer dans une grande ville, que de s’aventurer dans des coins, où même les locaux sont difficiles à dénicher dans des lieux stratégiques. Dans ce contexte, les autorités locales sont interpellées afin qu’elles fassent des actions, et qu’elles prennent des dispositions qui faciliteront la tâche à quiconque qui voudra y s’installer, et ce pour le bien de tout le monde. Il est temps aussi que «les futurs élus» pensent déjà à l’avenir de cette région et comment la faire sortir de cet enclavement qui date de l’ère coloniale.

F. A.

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