L’environnement malmené

Partager

La ville d’Akbou, considérée comme le deuxième pôle socio-économique de la wilaya de Béjaïa, doit sa renommée à son avancée dans plusieurs secteurs dont, celui de l’enseignement avec ses nombreux établissements scolaires, le secteur sanitaire avec l’hôpital d’Akbou, mais la fierté des Akbouciens reste la zone d’activité commerciale (ZAC) de Taheracht. La ZAC d’Akbou s’étend sur près de 24 ha, elle abrite 41 unités industrielles dont 25 en activité à l’exemple de la multinationnale DANONE. Les autorités akbouciennes s’accordent à dire que la zone est un joyau sur tous les plans : urbanistique, administratif, juridique, et que sa viabilité fait que tous les investisseurs s’en trouvent satisfaits. Spécialisée dans l’industrie agroalimentaire, la ZAC satisfait amplement la demande du marché local en ces produits, et autre bon point pour la zone, c’est qu’elle emploie près de 1700 travailleurs, ce qui fait reculer considérablement le chômage dans la région. Mais comme il a toujours été admis, l’activité industrielle n’a jamais rimé avec l’environnement : 100% des rejets de la ZAC s’acheminent vers la Soummam, car aucune unité industrielle ne dispose de bassin décantation ou d’autres systèmes pouvant alléger la nocivité des rejets pour le cours d’eaux qui sillonne malgré tout la vallée de la Soummam.Malheureusement, la ZAC ne représente pas le seul danger pour l’environnement, toutes les eaux usées des ménages de la ville d’Akbou, qui compte près de 8000 foyers, convergent directement vers l’oued, car l’unique station d’épuration existant depuis l’époque coloniale est à l’arrêt depuis plus de 30 ans.Ajouté à cela, deux sablières implantées à quelques mètres du cours d’eau. M. Adel Ihemmouchen, fervent défenseur de la nature nous explique : «En plus des déséquilibres occasionnés par les changements opérés sur le cours de la rivière, la nappe phréatique, située à Bouzeroual, alimentant les châteaux d’eau de la ville est menacée par ces carrières qui pillent le sable qui est le filtre naturel des eaux de pluie qui alimentent la nappe». Les dégâts sont alarmants : la rive ouest de la Soummam est un vrai chantier, la flore inexistante, et la qualité de l’eau est en deçà de toute norme. Quant à la faune, la disparition des pêcheurs, nombreux, il y a une quinzaine d’années, nous renseigne sur son état d’évolution.Les études environnementales, indispensables à tout développement, sont apparemment le dernier des soucis des autorités akbouciennes vu que la priorité est à la production et à la création d’emplois. Dommage, car Dame nature est rancunière…

K. R.

Partager