Peuplé par plus de 1500 habitations, Ath Hamad est le plus grand village de la commune de Saharidj, daïra de M’chedallah. Sa position géographique, l’agençant au pied du Djurdjura, à quelque 800 mètres d’altitude, a fait que ses habitants se sont acclimatés avec les conditions atmosphériques les plus rudes, comme c’est le cas pour cette année. En effet, à l’instar de toute la Kabylie, la contrée a enregistré des chutes de neige sans précédent. Ce tapis blanc, invité hôte de dame nature est en place depuis bientôt un mois. C’est l’histoire d’une neige qui en cache une autre.Mais ce décor qui a embelli la nature n’a pas altéré la vie quotidienne des villageois, même durant la première tempête qui a sévi à la fin du mois passé. La solidarité qui a régné entre les citoyens a permis de surpasser les peines. Ecoutons le témoignage d’un citoyen : ’’Dans de telles circonstances, d’abord il faut que chacun balaye devant sa porte. Nous, les citoyens, on a pas attendre l’arrivée des autorités pour chasser la neige. Dès le lendemain des premières chutes de neige, c’est tout le village qui s’est mis au travail. Avec les moyens du bord, des pelles, des pioches, des brouettes on a dégagé toutes les artères du village, jusqu’à la route nationale n°30, qui mène au chef-lieu de la daïra, sise à une trentaine de kilomètres au sud. Et puis, le village n’a pas enregistré de pénuries que ce soit en denrées alimentaires ou en gaz butane. Et dire qu’on a été privé d’électricité pendant 2 jours. Aussi, faut-il le signaler, aucune flambée des prix n’a été signalée, nos commerçants étaient plus que corrects. La bonbonne de gaz est vendue au prix de taxe, à savoir, 200 DA ; un appareil à photo à 350 DA. D’ailleurs c’est le même cas pour les autres produits. Et dire qu’ailleurs, les prix ont doublé, voire triplé même. Avec le dégagement de la RN 30, le village était régulièrement alimenté, et le déplacement des habitants était assuré. Pour les pertes, c’est plutôt les apiculteurs qui étaient sévèrement affectés. Presque toutes les ruches étaient complètement envahies par la neige, de fait, les abeilles n’ont pu résister à de telles baisses de température et au manque atroce de nourriture. Voilà, la force vient de l’union, et ensemble on peut surmonter tous les obstacles que la nature peut engendrer d’un moment à l’autre”. L’exemple de ce village de la haute montagne est absolument à suivre. A l’image de l’association Tiwizi dont les membres sont toujours au four et au moulin, et qui tentent d’améliorer le quotidien de ces milliers d’habitants.
Farid. A