Le cancer, un fléau à combattre

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Le mot cancer, qui éveille la peur et l’angoisse, est presque tabou en Algérie, en tout cas, peu de gens, atteints de ce mal, en parlent publiquement. Bien que le mot, Ikansir, soit répandu, aussi bien en arabe dialectal qu’en kabyle, on préfère dire lh’aba ou ta’âquayt, littéralement «le bouton», comme si le changement de dénomination pouvait conjurer la maladie. Celle-ci, en effet, dans notre société comme d’autres dans le monde, est synonyme de mort, parfois lente, parfois brutale. C’est toujours un problème pour le médecin d’annoncer à son patient qu’il est atteint d’un cancer et certains patients, eux-mêmes cachent la vérité à leurs proches, jusqu’au dernier moment… Il faut dire aussi que l’information autour de cette maladie est presque inexistante et le nombre d’associations qui s’occupent des malades atteints de ce mal est très réduit. En tous cas, ces associations n’ont pas accès aux grands médias, comme la radio ou la télévision, puissantes sources d’information modernes. Il est peut-être temps, devant le développement de cette maladie, d’inverser la situation, en donnant la priorité à l’information. Il est temps de dédramatiser la maladie, d’expliquer que le cancer n’est pas toujours une maladie fatale et, surtout, que la maladie prise à temps est guérissable dans la plupart des cas. C’est pourquoi il faut privilégier les diagnostics précoces. Il faut aussi, et cela est une mission qui relève de l’Etat et de ses institutions, développer les moyens de prévention, en éliminant ou en réduisant les facteurs favorisants, en soumettant à un contrôle rigoureux la qualité de l’environnement et de l’alimentation…

S. Aït Larba

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