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La révolte des ouvriers

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De nouveau, le bras de fer à Mac-Soum (Manufacture de la chaussure Soummam d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa). Une fois de plus, l’unité recourt à la compression d’effectifs et les 87 ouvriers touchés par cette opération trouvent cette procédure arbitraire et préjudiciable et refusent de ce fait de réceptionner les décisions de fin de contrat, demeurant ainsi à leur postes. Les compressés estiment qu’il y a toujours des solutions pour leur éviter de nouveau, le chômage, “notamment si le ministre de l’Emploi et de la Solidarité tenait sa promesse”, nous disent Titouh Abderrahmane, Benkerrou Akli et Berrane Nacer, représentants des ouvriers compressés. Et de poursuivre pour nous relater la genèse de l’affaire “qui, précisent-ils, les sombre de nouveau dans le gouffre”“Après avoir connu une ère florissante, s’imposant sur la scène économique par ses prestations, le savoir-faire de son personnel travailleur, et la qualité de ses productions, l’Unité vivra alors sa période noir qui n’en finissait point jusqu’à la difficulté de se pourvoir en matières premières. Mais avant cette descente au plus bas du gouffre, une compression d’effectifs, en1997, touchera 450 ouvriers sur la base des garanties, assurées par l’article 21 de la convention collective de la branche, Textiles et cuirs, stipulant que les travailleurs touchés par le volet social et inscrits à la Caisse de chômage, sont recrutés en priorité en cas de reprise d’activité”, explique M. Titouh.“Lors de sa visite à l’unité, M. Ould Abbas nous a accordé un marché de 1 million trois cent mille paires de chaussures avec la condition d’une période d’essai que nous avons par ailleurs largement honorée”, dit-il. Ainsi, nos interlocuteurs expliquent avoir travaillé d’arrache-pied, nuit et jour dans des conditions climatiques au-delà du supportable, pour honorer l’engagement.“Et notre P-DG, au lieu de faire des démarches pour la suite du marché, nous met à la rue tout simplement. Le prétexte invoqué est l’absence d’un plan de charges, alors que notre direction générale a promis un plan de charges pour juin. De plus, nous avons de nouvelles soumissions. La question est, pourquoi cette précipitation ?”, s’indigne M. Titouh. “La vraie raison de notre mise à la rue, ajoute-t-on, c’est que l’on préfère beaucoup plus faire travailler les stagiaires du CFPA, censés être la pour l’apprentissage”, ajoutent notre interlocuteur et ses deux collègues sus-mentionnés.“Le 30 avril, date-effet des décisions de fin de contrat, l’ordre a été donné à la sécurité de l’entreprise de nous interdire l’accès. Le comble, c’est que l’un des ouvriers qui nous soutiennent, a reçu une lettre de licenciement en réponse à sa demande de mise en retraite, demande qu’il avait auparavant ajournée”, s’indigne-t-on. Les représentants des travailleurs compressé disent avoir saisi toutes les parties concernées et les autorités “parce qu’ils ne se laisseront point faire”.“Nous sommes prêts à travailler sans traitement ou sur titre de congé bien précis (portant clairement la date du retour), mais régularisés à l’arrivage de la suite (le reste) de la commande du marché accordé par le ministre”, termine-t-on.

Taos Yettou

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