Une bouffée d’oxygène pour le monde rural

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Basés sur l’instruction N°353, qui sera substantiellement modifiée dans son volet “Montage financier”, par l’instruction n°306, ces projets visent à stabiliser les populations dans les villages et les hameaux où elles vivent et à aider ceux qui ont quitté leurs foyers à y retourner.Pour ce faire, des actions relevant de plusieurs secteurs d’activité ont été programmées pour améliorer le niveau de vie de ces populations et atténuer, un tant soit peu, le phénomène du chômage qui a pris des proportions inquiétantes dans ces contrées.Agriculture, élevage, mobilisation des ressources hydriques, ouverture et aménagement des pistes agricoles, aviculture, apiculture, aide aux activités artisanales, salles de soins, AEP, assainissement, habitat rural… telles sont quelques unes des principales actions initiées par les directions des différents secteurs de la wilaya en concertation étroite avec les autorités locales (APC, daïra), et les populations représentées par des animateurs élus au sein des communautés rurales.Outre les programmes de développement traditionnels, les sources de financement ont été étendues à des fonds spécifiques tels que le FDRMVTC (Fonds de développement rural de la mise en valeur des terres par la concession), le FONAL (habitat), le Fonds de développement de la steppe, le Fonds de l’artisanat etc…Sur les années 2003 et 2004 vingt projets ont été formulés à la base et validés par le comité technique de wilaya, parmi ces 20 PPDR, cinq relèvent du HCD (Haut commissariat au développement de la Steppe, qui active sur les communes du sud de la wilaya à partir de son antenne de M’sila. Sur les quinze projets restants, quatre ont dû être renvoyés pour reformulation car ils tombent sous le coup de la nouvelle loi, la décision n°306, qui apporte des innovations en matière de montage financier. Sur le terrain, seize projets sont mis en œuvre et les travaux sont bien avancés, particulièrement pour ceux dont les actions sont financées par le FDRMVTC.A Iwaqurène, R’himet, Laâch Ufalku, Dehsa, Béni Amar, Ouled Yekhlef, Draâ Lahrach, certains travaux sont déjà terminés, comme les plantations fruitières qui ont touché des centaines de bénéficiaires sur une superficie de plus de 400 ha. Des fournitures aussi ont été effectuées, comme les modules avicoles et apicoles. D’autres travaux relatifs à la protection des terres contre l’érosion (corrections torrentielles) sont réalisés et ont crée des centaines d’emplois temporaires.Les ouvrages qui ont quelque peu traîné sont ceux en relation avec l’hydraulique agricole (fonçage de puits et forages) en raison des autorisations indispensables des services de l’hydraulique. Quant au programme de l’Habitat rural, les comités de daïra et de wilaya tiennent des séances régulières pour étudier les dossiers des candidats ; il y a lieu de noter que, en dehors des PPDR, la wilaya de Bouira vient d’être dotée d’une enveloppe pour 6.500 unités d’habitations rurales qui doivent être réalisées dans les cinq prochaines années. L’aide au logement rural est arrêtée entre 400.000 à 500.000 DA. Il s’agit de projets de constructions nouvelles. Les opérations d’aménagement ou d’extension sont désormais exclues de cette forme d’aide.

Les PPDR et la gestion de l’espaceLa gestion des patrimoines forestiers dans la stricte acceptation du terme a été mise à mal par les conditions générales de vie du monde rural où les populations ont subi une grave paupérisation ayant conduit une partie de celles-ci à un exode massif vers les villes. Les populations restantes, dans un effort tenant de la “stratégie de survie”, se sont employées à une exploitation effrénée des ressources naturelles existantes, dont le patrimoine forestier, jusqu’à compromettre leurs propres chances de stabilité et d’évolution sociale.A cela s’est greffée la dégradation du climat sécuritaire dans les zones forestières qui a entraîné d’importants dommages au capital ligneux et au couvert végétal des sols. L’action des pouvoirs publics dans le soutien au monde agricole s’était surtout manifestée dans les filières professionnelles où la dimension des exploitations et la nature juridique des terres permettaient une meilleure fluidité des mécanismes de soutien.Les espaces intermédiaires, entre la forêt proprement dite en tant que peuplement et les plaines agricoles, sont caractérisés par le morcellement de la propriété, l’absence des titres de propriété, l’indivision, les contraintes de relief, l’enclavement, l’absence d’ouvrages hydrauliques et le déficit en matière d’infrastructures et d’équipements publics.La reprise en main et la revalorisation de l’espace forestier passent immanquablement par une nouvelle approche du monde rural qui associe le riverain en tant qu’élément vital de ce milieu complexe et en sa qualité de partie prenante privilégiée dans la nouvelle définition du développement rural. C’est ainsi que le Plan national de développement rural est venu à point nommé pour répondre à certaines attentes des populations rurales de la wilaya de Bouira. Ce Plan, qui s’articule autour des projets de proximité, s’assigne comme objectifs l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages, la mise à niveau des exploitations agricoles, la promotion et la revalorisation des métiers ruraux et, enfin la création de conditions favorables au retour des populations forcées de quitter leurs foyer suite au chômage et/ou à l’insécurité.Ce vaste programme suppose une intervention multisectorielle et une approche pluridisciplinaire pour pouvoir agir sur les différents leviers de la vie économique et sociale des populations-cibles.De même, le montage décentralisé des projets de proximité offre des possibilités réelles de tenir compte de la réalité plurielle des espaces, des spécificités, des atouts et des contraintes des zones d’intervention.Le patrimoine forestier de la wilaya de Bouira qui s’étend sur 120.000 ha est situé majoritairement dans des zones habitées où la misère et le chômage ont poussé les populations à déborder sur la forêt en matière de coupes illicites de bois, de défrichement pour l’extension des parcelles agricoles et de constructions illicites d’habitations ou hangars.En insufflant une ébauche de dynamique de développement, les projets de proximité pourront contribuer à réduire les atteintes à l’environnement forestier et à rétablir l’équilibre homme-nature par la gestion rationnelle des ressources et par l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.

Amar Naït Messaoud

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