“Il n y a rien de plus frustrant que de se présenter au départ des fourgons et de ne pas pouvoir embarquer”, nous dit un jeune homme résigné à rejoindre, à pied, son poste de travail.
Ceci résume la situation que vivent ces derniers temps, les habitants de Taourirt Amrane et d’Agouni n’Teslent, deux villages distants, respectivement de deux et quatre kilomètres du chef-lieu de la commune d’Ain El Hammam dont ils relèvent. “Pour arriver à l’heure au travail, il faut se lever à six heures” nous dit Karim un villageois qui avoue, malgré sa colère, comprendre les transporteurs. Pourtant les deux localités disposent de fourgons de transport et de taxi. Cependant “leurs propriétaires préfèrent desservir d’autres axes, plus carrossables”. La route menant à Taourirt Amrane et Agouni n’Teslent se trouve dans un état de dégradation, tel qu’il est difficilement envisageable de l’emprunter en voiture.
Les automobilistes se plaignent, non pas des nids-de-poule habituels mais de crevasses qui mettent à mal tous les organes de leurs véhicules. Les transporteurs ont, d’abord commencé par augmenter le prix de la place avant de reduire carrément leurs rotations sur cet axe qui se dégrade un peu plus, chaque fois qu’il pleut. Taourirt Amrane plus proche de la ville possède un autre accès par Sidi Ali Ouyahia mais, celui-ci ne lui est d’aucun secours puisque ceux qui ont l’habitude de le fréquenter nous rapportent qu’ils n’est pas en meilleur état que la route principale. Les différentes réclamations des villageois n’ont pas eu l’écho escompté, même si la promesse d’un revêtement pour l’année en cours leur a été faite.
L’appel d’offres ne serait pas encore lancé, d’après nos sources. En attendant, pour sortir de ces villages, il faut être physiquement solide car les rares fourgons de transport qui s’y aventurent sont pris d’assaut.
Les premiers arrivés embarquent, quant aux autres, ils n’ont d’autre choix que la marche, harassante mais bénéfique, tout de même pour leur santé.
Nacer B.