Les terres wakf de la zaouia Sidi Mansour au centre d’un conflit

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Les terres wakf de la zaouia Sidi Mansour de Timizart se trouvent depuis quelques années au centre d’un conflit qui oppose l’association religieuse de la même zaouia aux descendants du cheikh Daoui, un imam qui était à la tête de ce lieu de culte dans les années 20.

La famille Daoui réclame, en effet, ces terrains en arborant des actes notariaux établis à l’époque coloniale au nom de son arrière-grand-père. L’association religieuse ne l’entend pas de cette oreille considérant que ces biens fonciers, qui sont d’une superficie de 74 hectares appartiennent à la zaouia.

Confiante, cette association demande l’intervention des services concernés, elle réclame la constitution d’une commission d’enquête pour déterminer les origines de ces terres. Pour ladite association, ces biens ont été acquis grâce aux fidèles de la zaouia qui ont de tous temps contribué par leurs dons et leur argent pour permettre à celle-ci de subvenir à ses besoins.

Dans un rapport qui nous a été remis, l’association religieuse laquelle a été désignée en fait pour gérer les affaires de la zaouia, explique que les actes que la famille Daoui met actuellement en valeur, ont été établis pour protéger ces terres de la spoliation coloniale, du fait que l’administration française d’alors ne reconnaissait pas la personnalité morale des zaouia.

C’est ainsi que feu cheikh Daoui a inscrit les terrains à son nom comme l’ont d’ailleurs fait tous les chouyoukhs de zaouia, notamment en Kabylie, pour cette même association, ces actes sont donc nuls et non avenus.

Notons que cette affaire se trouve actuellement en justice. Tout a commencé en 2000, lorsque certains membres de la famille Daoui ont fait, ce que l’association qualifie de première tentative d’accaparement de ces terres. Le litige continue depuis à faire l’actualité en alimentant les discussions. L’intervention des services concernés est souhaité pour mettre fin à ce conflit déterminant l’appartenance de ces biens. Cela est en fait, tout ce que demande l’association religieuse de la zaouia.

La zaouia de Sidi Mansour a été fondée en 1632, elle s’est toujours spécialisée dans sa noble mission d’enseignement du Coran. Elle a le arch Ath Djennad, fort de ses 56 villages derrière elle.

Cette zaouia n’a pas changé, en fait, grand-chose de la manière de gestion d’antan. Ses revenus se limitent en grande partie aux dons de ses fidèles et les adeptes, elle prend en charge actuellement pas moins de 80 talebs.

M. O. B.

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