Les coupeurs de bois et les tracteurs très prisés

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Des dizaines de jeunes, jusque-là, sans emploi, se sont improvisés coupeurs et tailleurs d’oliviers. Malgré leur nombre important, ces coupeurs de bois ont un programme trop chargé, et des propriétaires désirant tailler leurs arbres, doivent attendre des jours, voire des semaines pour qu’ils voient leur tour arrivés. Tiniri et Azazghar, les deux principales oliveraies denses de la région, donnent quotidiennement des images très animées et sonores, à faire sauter les tympans. Les tarifs de la coupe sont revus à la hausse, à cause, confie l’un d’eux, «de la hausse des prix des tronçonneuses, qui sont doublés. Le dernier prix de ces machines est de 32000 dinars, alors qu’ils étaient entre 17000 et 25000 DA quelques semaines avant la chute de neige qui a causé la quasi-destruction des oliviers». «Le lieu de prédilection de l’achat de ces tronçonneuses, ajoute un interlocuteur, est bel et bien El Hamiz. C’est là que la majorité de ces nouveaux débrouillards ont acheté leur «gagne pain»». Si «les coupeurs» son saturés, les propriétaires des tracteurs le sont beaucoup plus. Ce n’est chose facile de trouver du transport pour acheminer son bois, à partir des champs. Dès l’aube, jusqu’à la tombée de la nuit, une trentaine de tracteurs au moins font la navette pour satisfaire leurs clients et honorer leurs listes souvent longues de demandeurs. A toute chose, malheur est bon, dit le proverbe, puisque ce désastre caractérisé de milliers d’oliviers qui ne repousseront pas de sitôt, est très bénéfique d’un autre côté pour permettre à des dizaines de familles de joindre les deux bouts. ou, plutôt, à beaucoup de jeunes gens qui ont sombré jusque-là dans l’oisiveté, d’être comme tout le monde, utiles pour quelque chose. Cependant, le spectre du retour des neiges plane toujours sur le moral des villageois, en particulier ceux perchés sur les hauteurs, et qui sont les plus touchés par l’enclavement. Une chose est sûre : on n’a jamais montré un intérêt pareil à la météorologie. Mais il y a toujours un début pour avoir la manie des Britanniques connus pour cela.

Salem Amrane

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