Megheira : village à la croisée des chemins

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A l’aube de ce deuxième millénaire, tandis que l’évolution avance à grands pas dans toutes les régions, dans la commune de Aït Khellili, daïra de Mekla, il semble que le village “Megheira” continue de vivre dans le siècle dernier.

Village de la commune de Aït Khellili, si l’on considère les documents de l’état civil, mais sa situation géographique le place dans une position inconfortable. En effet, Megheira est à équidistance des chefs-lieux de Mekla, Agoulmim et Souama, les trois communes de la daïra.

Ce village est constitué de plusieurs quartiers éparpillés sur tout son territoire, les uns limitrophes de Djemaâ Saharidj (Mekla), les autres de Hadjadj (Aït Khellili), le reste se rapprochant à la vitesse des constructions de Aït Zellal (Souama).

L’ensemble forme une sorte de triangle très élargi, encadré des deux côtés par les deux chemins de wilaya (150 et 250) et du troisième par l’oued Aït Khellili situé en contre-bas. Sa population, constituée essentiellement d’agriculteurs, continue patiemment d’attendre que les bienfaits du nouveau millénaire veuillent bien, à la faveur de l’action des autorités communales, s’installer sur les lieux et surtout… activer.

Si une construction, dont la couleur bleu clair affiche les objectifs, se dresse au beau milieu du village, le dispensaire, demeurant désespérément vide et inactif, ne reçoit et ne peut recevoir personne. Les patients sont bien obligés de se déplacer jusqu’au centre de santé de Djemaâ Saharidj, même pour une simple injection. Et si une enseigne bien connue de tous apparaît aux regards, cette enseigne continue de rester éteinte, aucun agent de la poste n’exerçant sur les lieux.

Pour les services postaux, les citoyens devront se déplacer à Akerrou, sinon à Agoulmim.

Les P & T et la santé n’ont pas encore élu résidence sur place. Même le bureau de l’état civil installé en grande pompe quelques “années” plus tôt n’a pas tardé à fermer ses portes, son ouverture semblant une décision… de campagne électorale. Aussi, les citoyens ont de grandes peines à se faire établir leurs documents à Agoulmim, chef-lieu communal. Ajoutez à cela que beaucoup sont inscrits sur les registres de la commune de Mekla, commune-mère ! Quant aux établissements scolaires installés sur les lieux, le choix de leur implantation, mal étudiée, a dû répondre beaucoup plus à des conditions d’expropriation qu’à des besoins de scolarisation, le plus proche domicile étant déjà trop loin pour les petites jambes des écoliers.

La première école, la plus ancienne, a élu domicile sur les hauteurs, par delà-le chemin de wilaya menant vers Agoulmim, surplombant le village dont les enfants devront bien gravir, chaque matin, les pentes pour tenter d’acquérir le savoir. Il est sûr que l’ouverture de la seconde école du village voisin (Aït Dih) située sur le territoire de Megheira a soulagé quelque peu les besoins et rapproché l’école des résidences de la périphérie, mais le village, appelé à en bénéficier et dont l’école porte le nom, se retrouve à plus de deux kilomètres de… sa propre école ! Vous continuerez de voir des écoliers de tous âges cheminant le long du chemin de wilaya 250 pour rejoindre les bancs de classe. C’est ce qui paraît être “se retrouver à la croisée des chemins” et cela est un problème à résoudre pour l’équipe aux rênes de la commune.

Sofiane Mecherri

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