Bras de fer autour d’une mutation d’imam

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L’affaire, qui a tendance à défrayer la chronique ces derniers jours au niveau de Béni Maouche, est sans conteste le bras de fer qui oppose la population locale à la direction des affaires religieuses de Béjaïa. La raison principale de ce feuilleton de l’été 2005 est la décision de muter l’Imam qui officie à la mosquée “Abderrahmane-Bourdouz”, située au chef-lieu de la commune, à l’une des mosquées situées dans la ville de Béjaïa. La population qui ne l’entend pas de cette oreille a fait fi des directives de cette instance en jurant par tous les saints que “son” imam restera dans la bourgade qui l’a adopté depuis trois ans. La raison de cette obstination affichée par les fidèles est résumée dans la déclaration d’un habitué de ce lieu de culte. “Depuis l’arrivée de ce dignitaire dans notre commune, beaucoup de choses ont changé dans le comportement des gens. C’est grâce à lui que beaucoup de jeunes réputés délinquants se sont définitivement rangés. Les adeptes du charlatanisme se sont tus et les vices commencent à déserter les lieux”, nous confie-t-il.Pour se faire entendre, les membres de l’association religieuse de cette mosquée ont lancé une pétition pour montrer que la popularité de l’imam n’est pas fortuite. Il est vrai que depuis l’indépendance du pays, c’est la première fois que cette bourgade éloignée, bénéficie des services d’un imam issu de l’université et maîtrisant les lois de la jurisprudence. Il faudrait dire qu’avec son probable départ, ce sera le retour aux temps des approximations caractérisant les prêches assurés par les sortants des zaouias ou des quelques exclus de l’école qui s’improvisent illustres prédicateurs. Aucune partie ne veut pour le moment lâcher du leste.

Affaire à suivre.A. M. A.

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